« Le CEA et le Royaume-Uni développent les réacteurs du futur » Christophe Béhar - Sfen

« Le CEA et le Royaume-Uni développent les réacteurs du futur » Christophe Béhar

Publié le 26 janvier 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
christophe_behar_cea-520x360

Le 5 mars 2015, la SFEN organise sa Convention nationale sur le thème « Le partenariat franco-britannique pour un futur bas carbone« . 

A cette occasion, nous avons interviewé Christophe Béhar,  directeur de l’énergie nucléaire du CEA et vice-Président de l’association, qui interviendra lors de la table-ronde consacrée à la coopération en matière de recherche entre la France et le Royaume-Uni, deux « historiques » du nucléaire. 

De quand date la coopération du CEA avec les acteurs britanniques du nucléaire ?

La France et la Royaume-Uni sont des acteurs  « historiques » du nucléaire et la coopération entre nos 2 pays a toujours existé, elle est donc ancienne.  Il est vrai cependant que la décision britannique en 2013 de relancer son programme nucléaire, le fameux New Build, a réactivé notre coopération et  ouvert de nouvelles perspectives pour la Direction de l’énergie nucléaire du CEA. Nous avons conclu plusieurs accords en 2013 et 2014 avec le laboratoire NNL, notre principal interlocuteur. Mais nous avions déjà, dès 2010, conclu un accord avec le NDA dans le domaine de l’assainissement démantèlement, et de nouvelles actions sont en cours dans le cadre de cet accord.

Réacteur de recherche RJH, sur quoi la coopération CEA et NNL porte-t-elle ?

Une des premières concrétisations de la relance de notre coopération avec les Britanniques a été l’entrée du laboratoire NNL dans le consortium RJH, avec l’acquisition de droits d’accès lui permettant de mener des études sur le réacteur pour ses besoins propres. Le consortium RJH a pour rôle de déterminer la politique général et les orientations stratégiques du projet, en être membre témoigne de l’étroitesse de notre collaboration. Un plan d’action avec NNL a été mis en place sur la période 2014-2017.

Le CEA travaille-t-il avec le Royaume-Uni sur le développement des réacteurs de demain ?

Oui, c’est l’un des axes majeurs de notre collaboration, et ceci à plusieurs niveaux puisque nous avons d’une part un accord avec l’industriel Rolls Royce, signé dès 2012, et un accord de coopération signé en 2014 avec NNL. Les Britanniques s’inscrivant dans une logique à long terme dans le domaine du nucléaire, ils s’intéressent tout naturellement aux réacteurs de 4ème génération. L’objectif étant de mener en commun des développements technologiques dans les  domaines du caloporteur sodium et du cycle associé. A noter également que le Royaume-Uni est, comme nous,  membre du Forum international Génération 4.

En quoi la vision des Britanniques en matière de recherche est-elle proche de la nôtre ?

Nous avons en commun une culture nucléaire ancrée, et une vision  pour l’avenir : l’énergie nucléaire est incontournable pour un mix électrique décarboné, et nous devons nous attacher à préparer l’avenir de cette filière en travaillant sur la sûreté, l’économie des ressources, l’indépendance énergétique. Nous avons aussi en commun le souhait d’optimiser nos moyens et de rationaliser nos investissements, dans un contexte économique difficile. Cela passe par une coopération accrue et des montages du type RJH.

 

Publié par Boris Le Ngoc