Le CEA, 75 ans déjà !
Quelques mois seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le général de Gaulle est convaincu de la nécessité de fonder un organisme national consacré à l’énergie nucléaire nouvellement découverte. Après avis du Conseil d’État, le chef du gouvernement signe l’ordonnance du 18 octobre 1945 qui marque la création du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). 75 ans après, le CEA est plus que jamais un acteur incontournable de la recherche publique en France, dont les retombées scientifiques et industrielles sont internationales. Retour sur quelques dates-clés.
1945 : création du CEA
1947 : création sur le site de la Poudrerie nationale du Bouchet (Essonne) de la première usine d’uranium française.
1952 : ouverture du centre d’études nucléaires de Saclay (Essonne). La même année, la pile EL2 (pour eau lourde n°2), un réacteur de recherche, diverge à Saclay.
1955 : création du centre de production de plutonium de Marcoule (Gard). L’année suivante, le premier réacteur électronucléaire français G1 (G pour graphite) diverge.
1956 : création de l’Institut national des sciences et des techniques nucléaires (INSTN).
1957 : le troisième réacteur de recherche EL3 (pour eau lourde n°3) diverge à Saclay.
1958 : à Marcoule, le réacteur G2 diverge tandis que la première usine de retraitement du combustible nucléaire usé UP1 est mise en service.
1959 : le réacteur G3 diverge à Marcoule. La même année, mise en service du Laboratoire d’études des combustibles irradiés (Leci) à Saclay.
1963 : inauguration du centre de Cadarache (Bouches-du-Rhône).
1966 : mise en service du réacteur expérimental Osiris à Saclay et de l’usine de traitement et de recyclage UP2 à La Hague (Manche).
1967 : divergence du premier réacteur expérimental français à neutrons rapides refroidi au sodium Rapsodie à Cadarache.
1969 : construction de la première centrale REP française de 900 MW, à Fessenheim (Alsace). La France décide d’abandonner la filière UNGG en se tournant vers la filière REP.
1972 : création de TechnicAtome, société d’ingénierie nucléaire, filiale du CEA et d’EDF.
1973 : divergence à Marcoule du réacteur expérimental à neutrons rapides refroidi au sodium Phénix. À Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), mise en service du premier tokamak français de fusion nucléaire TFR. Création de la société Eurodif, spécialisée dans l’enrichissement de l’uranium.
1975 : création de l’Institut de recherche fondamentale (IRF) sous la direction de Jules Horowitz, et l’année suivante de la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogema).
1978 : mise en exploitation de l’atelier de vitrifi cation de Marcoule.
1980 : mise en service d’Orphée, réacteur de recherche destiné à fournir des faisceaux de neutrons pour les besoins de la recherche fondamentale.
1985 : divergence sur le site de Creys- Malville (Isère) du réacteur expérimental à neutrons rapides refroidi au sodium Superphénix.
1991 : création de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) indépendante du CEA et des producteurs (loi Bataille). Le CEA se voit confi er deux voies de recherche sur la séparation- transmutation et les procédés de conditionnement et d’entreposage de longue durée.
1992 : mise en service à Marcoule de l’installation Atalante, dédiée à la chimie de haute activité.
1997 : développement du procédé Silva (séparation isotopique par laser de la vapeur atomique d’uranium) d’enrichisse- ment de l’uranium sur l’installation Aster à Saclay.
2002 : six systèmes de réacteurs sélection- nés par le Forum international Génération IV comme pouvant devenir les réacteurs de 4e génération. Parmi eux, trois sont à neutrons rapides.
2005 : Cadarache retenu pour accueillir le réacteur expérimental de fusion thermo- nucléaire ITER dans le cadre d’un projet international.
2006 : Jacques Chirac confie au CEA la conception d’un prototype de réacteur de 4e génération. Mise en service de Cedra à Cadarache pour l’entreposage en fûts des déchets de faible et moyenne activité.
2007 : démarrage du chantier du réacteur expérimental Jules Horowitz (RJH) à Cadarache, dédié à l’étude des matériaux et des combustibles sous irradiation.
2010 : mise en service de la technologie de vitrification des déchets de haute activité (creuset froid) à La Hague. Création avec Areva du Laboratoire commun de vitrification (LCV) à Marcoule. Mise en service à Cadarache d’une installation dédiée aux matières fissiles non irradiées – uranium enrichi et plutonium (Magenta). La même année, le CEA devient le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
2011 : mise en service de l’installation Verdon à Cadarache dédiée à l’étude du comportement des produits de fission lors d’un accident grave. Mise en service de Stella à Saclay, un atelier d’évaporation d’effluents de faible activité et de cimentation des concentrats de moyenne activité. Inauguration de la plate-forme de multi irradiation Jannus à Saclay (Jumelage d’accélérateurs pour les nanosciences, le nucléaire et la simulation).
2013 : pose du dôme du réacteur expérimental Jules Horowitz.
2016 : démantèlement de l’usine UP1 qui constitue une première mondiale pour la découpe laser d’équipements à distance, en environnement très radioactif.
2018 : caractérisation d’une tranche de pastille de combustible irradié dans le synchrotron Soleil à Saclay. La même année, redémarrage de Cabri destiné à la sûreté des REP, après quinze années de travaux de transformation et de rénovation.
2019 : Fin de convention du programme Astrid sur les réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium (RNR-Na) et maintien des compétences acquises. Lancement du programme de recherches sur les Small Modular Reactors (SMR), dans le cadre d’un consortium CEA, EDF, TechnicAtome et Naval group.