Bernard Fontana bientôt nommé à la tête d’EDF, succédant à Luc Rémont
À quelques mois de la fin du mandat de Luc Rémont à la tête d’EDF, l’Elysée a annoncé que son choix se porte sur Bernard Fontana, actuel patron de Framatome, pour le remplacer. Le Premier ministre vise à accentuer la maitrise industrielle des chantiers en cours et à venir.
Le 21 mars, quelques jours après le Conseil de politique nucléaire, l’Élysée a publié un communiqué succinct annonçant que « Le Président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer M. Bernard Fontana en qualité de président-directeur général d’Électricité de France ». Cette décision doit maintenant être soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ainsi, l’actuel PDG d’EDF, Luc Rémont, nommé en 2022 et dont le mandat devait se terminer à l’été, ne sera pas renouvelé. Si la date de ce changement de dirigeant n’est pas précisée, une source proche du dossier, citée par l’AFP, évoque une mise en œuvre « dès que possible ».
En marge d’un déplacement, le Premier ministre François Bayrou a déclaré à la presse : « Bernard Fontana est un industriel qui a l’habitude de diriger des équipes, de gérer des chantiers. Le choix qui a été fait est de projeter le nucléaire vers l’avenir. » Concrètement, ce choix vise à renforcer les chantiers du futur programme EPR2. En effet, dans le communiqué du dernier Conseil de politique nucléaire, on pouvait lire : « (Le conseil) rappelle la nécessité pour EDF de consolider la maîtrise industrielle du programme. Un suivi renforcé sera mené par la Délégation interministérielle au nouveau nucléaire, en lien avec le ministère chargé de l’énergie ».
ArcelorMittal, Hocil, Framatome
Bernard Fontana, 64 ans, a passé toute sa carrière au cœur de l’industrie. Diplômé de l’École polytechnique et de l’ENSTA Paris, il a notamment dirigé Stainless Steel du groupe ArcelorMittal, puis le cimentier Holcim, assurant la fusion avec Lafarge. En 2015, il a été nommé à la tête de Framatome, menant plusieurs chantiers majeurs, dont la montée au capital de l’ex-Areva NP par EDF et l’augmentation de capacité de l’usine de Saint-Marcel pour répondre aux besoins de la relance nucléaire en France.
De son côté, Luc Rémont a connu, au cours de son mandat, plusieurs chantiers majeurs. À peine quelques mois avant son entrée en fonction, Emmanuel Macron prononçait le discours de Belfort annonçant la relance du nucléaire en France. Il a également dû faire face à la situation lourdement déficitaire d’EDF, due au bouclier tarifaire, avant de présenter en 2024 des résultats exceptionnels pour le groupe, avec un bénéfice de 11,4 milliards d’euros. EDF a aussi retrouvé des niveaux de production nucléaire élevés après l’épisode de corrosion sous contrainte, atteignant 361,7 TWh en 2024, dont 89 TWh d’export. ■