Accords nucléaires entre les États-Unis et le Royaume-Uni à l’occasion de la visite de Donald Trump - Sfen

Accords nucléaires entre les États-Unis et le Royaume-Uni à l’occasion de la visite de Donald Trump

Publié le 25 septembre 2025 - Mis à jour le 30 septembre 2025

Plusieurs accords ont été signés entre des entreprises américaines et britanniques pour promouvoir le déploiement de petits réacteurs modulaires (SMR) et de réacteurs avancés dans les deux pays. Ces accords ont été conclus à l’occasion de la visite d’État du président Donald Trump à Londres.

L’accord « Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy », signé durant la visite d’État de Donald Trump au Royaume-Uni le 18 septembre, doit permettre d’accélérer les examens de conception de réacteurs nucléaires. Si un réacteur a déjà été approuvé par des contrôles rigoureux dans l’un des pays, ce travail pourra être utilisé par l’autre pour appuyer son évaluation, évitant ainsi les redondances. Les promoteurs estiment que cela réduira le temps nécessaire pour qu’un projet nucléaire obtienne une licence, passant d’environ trois ou quatre ans à environ deux ans.

« Ceci s’appuie sur la collaboration entre les régulateurs pour les évaluations en cours au Royaume-Uni des conceptions de GE-Vernova et Holtec », a déclaré le ministère britannique de l’Énergie. « Le Royaume-Uni et les États-Unis travailleront également main dans la main pour partager la charge de travail des nouveaux projets entrant dans le processus d’octroi de permis de site, accélérant la mise en œuvre pour faire approuver plus rapidement les sites des projets nucléaires au Royaume-Uni », ajoute-t-il. En ce sens, l’Office for Nuclear Regulation (ONR) du Royaume-Uni et la Nuclear Regulatory Commission (NRC) des États-Unis ont signé un protocole d’accord (MoU).

De son côté, la société Rolls-Royce SMR a annoncé avoir entamé le processus réglementaire aux États-Unis pour son concept de petit réacteur modulaire, soumettant en avril un plan d’engagement auprès de la NRC.

Le partenariat entre les États-Unis et le Royaume-Uni s’étend également à l’énergie de fusion, via des programmes expérimentaux coordonnés où l’expertise britannique et américaine sera combinée à des technologies d’IA pour développer des outils de simulation avancés, tandis que des installations de test accéléreront les progrès vers un déploiement commercial de la fusion.

Selon le Premier ministre britannique Keir Starmer : « Ce partenariat nucléaire historique Royaume-Uni-États-Unis ne concerne pas seulement l’alimentation de nos foyers, c’est aussi l’alimentation de notre économie, de nos communautés, de nos ambitions ». Il ajoute que ces engagements majeurs les placent « résolument en route vers un âge d’or nucléaire qui fera baisser les factures des ménages à long terme, tout en créant des milliers d’emplois de qualité à court terme ».

Le secrétaire américain à l’Énergie, Chris Wright, a déclaré : « Avec le leadership du président Trump, les États-Unis engagent une véritable renaissance nucléaire — exploitant la puissance du nucléaire commercial pour répondre à la demande énergétique croissante et alimenter la révolution de l’IA ». Il souligne que pour atteindre cette demande « il faudra des partenariats forts avec nos alliés dans le monde et une collaboration robuste avec les innovateurs du secteur privé ».

Accords commerciaux

Centrica & X-energy : projet de flotte de réacteurs Xe-100 (jusqu’à 6 GWe) sur le site de Hartlepool, avec chaleur industrielle pour Teesside. Démarrage espéré en 2026, première électricité vers 2030.

–  Holtec, EDF UK & Tritax : développement du SMR-300 sur l’ancienne centrale à charbon de Cottam pour alimenter un centre de données de 1 GW. Mise en service prévue dans les années 2030.

–  Last Energy & DP World : première centrale micro-nucléaire portuaire au monde à London Gateway (réacteur PWR-20 de 20 MWe). Investissement de 80 M£, mise en service vers 2030.

–  TerraPower & KBR : études pour déployer le réacteur Natrium (345 MWe + stockage sels fondus). Chaque unité : 1 600 emplois en construction et 250 permanents.

–  Urenco & Radiant Energy : accord de 4 M£ pour fournir du HALEU au micro-réacteur Kaleidos. Urenco construit une Advanced Fuels Facility au Royaume-Uni et envisage une installation similaire aux États-Unis.

Relance industrielle

L’association Nuclear Industry Association (Royaume-Uni) a salué ces accords. Son directeur général, Tom Greatrex, a déclaré : « Ces accords sont extrêmement bienvenus et s’appuient sur un été d’investissements record du gouvernement dans le nucléaire, qui relance l’industrie, crée des emplois à haute valeur ajoutée et renforce la sécurité énergétique du Royaume-Uni ». Il ajoute que les nouveaux projets avec les partenaires américains complètent les programmes Sizewell C et les SMR ». ■

Par la Sfen avec WNN

Image : Donald Trump et Keir Starmer – © LEON NEAL / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP