8/9 – Les innovations Covid : les compétences à distance

Si le début de la crise de la Covid-19 a eu un effet immédiat, c’est bien celui du travail à distance pour de très nombreux Français, parmi lesquels les salariés opérant dans l’industrie nucléaire. Quelles décisions, quelles organisations les managers, les experts de la filière ont-ils mis en place? Revue de situations dans les rangs de Framatome, Orano et REEL.

Le confinement, entamé en France le 17 mars 2020, a conduit l’ensemble des entreprises de la filière nucléaire à devoir s’adapter immédiatement aux mesures de restrictions prises contre le coronavirus. Si le travail à distance était plus aisé dans certains métiers, comme dans les fonctions supports, d’autres nécessitaient des interventions sur le terrain ne pouvant être reportées. C’était le cas chez Framatome qui, par exemple, avait un chantier en cours, avec un sous-traitant américain, sur le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Paluel, en Seine-Maritime.

Des formations à distance entre experts

Interviewé sur le sujet, Guillaume Pons, pilote opérationnel des affaires CCE & CCR (Maintenance I&C) et expert chez Framatome, explique : « la particularité de cette prestation, confiée à Framatome et à un partenaire américain, était de nettoyer des assemblages de combustible et de les contrôler. Courant mars, nous étions en train de mettre en place de nombreux matériels dans le bâtiment combustible, avec l’obligation de réussir ce chantier. Or, le 16 mars, à l’instar de la France, le gouvernement américain a demandé à ce que ses résidents puissent rentrer aux États-Unis. Du jour au lendemain, nous avons dû palier le fait de ne plus avoir d’experts de ce sous-traitant américain en France par la mise en place d’un travail à distance avec lui, avec l’enjeu de délivrer le service à notre client EDF».