8/10 – « Je suis convaincu que l’on peut faire plus simple et plus sûr avec le numérique »

Entretien avec Pierre-Franck Chevet, Président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sur les attentes et les exigeances de l’ASN concernant la transformation numérique de la filière nucléaire.

RGN : Quelles sont les attentes de l’ASN en matière de transformation numérique ? 

Pierre-Franck Chevet : J’ai une vision a priori positive du développement de la numérisation pour l’industrie nucléaire. Ce développement est gagnant pour les entreprises en termes d’efficience, d’efficacité et de maîtrise des interventions. Cela veut dire que c’est important pour la qualité des interventions et des gestes et donc pour la sûreté. L’ASN a donc un intérêt à ce que ces projets se développent et je suis prêt à en discuter avec les industriels intéressés.

Le numérique va-t-il changer notre manière de travailler ?

P.F.C. : Quand on parle de numérisation, plusieurs aspects m’intéressent à ce stade. Nous manipulons, les uns et les autres, beaucoup de documentation. Cette documentation est très compliquée et contient beaucoup de données. La numérisation est faite pour gérer ces grandes masses de données et de manière relativement plus sûre. Je suis extrêmement intéressé à ce que nous ayons des échanges de données de manière informatique. Les industriels y gagneront en temps et en efficacité et nous aussi. Sur le numérique, l’ASN s’intéresse aussi aux grands travaux et aux grandes interventions. Si nous avons une vision 3D, numérisée, des installations, nous pouvons mieux préparer les interventions et améliorer leur maîtrise et leur qualité. Reste que l’enjeu de la sécurité des données devra être traité à cette occasion. Il faut que les données puissent s’échanger mais en même temps il ne faut pas qu’il y ait de piratage possible. Il faut que l’ensemble des échanges se fasse de manière sécurisée. J’y suis sensible.