6. Ingénierie : relever le gigantesque défi des ressources humaines
Assystem est le premier ingénieriste nucléaire européen. L’entreprise sait que les besoins de recrutement et de formation des ingénieurs pour répondre au nouveau programme nucléaire sont immenses. Il s’agit d’élargir au maximum le vivier de recrutement des jeunes ingénieurs et de rendre la filière attractive.
D’ici 2030, la France doit recruter et former 100 000 personnes pour répondre aux besoins de la filière nucléaire. Au coeur de cette expansion, l’ingénierie occupe une place essentielle. En effet, elle intervient sur l’intégralité du cycle de vie des programmes nucléaires, depuis le conseil amont jusqu’à la conception des ouvrages, le management de leur construction et la mise en service des installations. Les besoins en ingénierie concernent tous les exploitants nucléaires et s’appliquent aux projets en exploitation, en construction et en déconstruction.
Pour répondre à la demande, le rapport Match prévoit d’atteindre 16 700 postes équivalents temps plein (ETP) en ingénierie d’ici 2030, soit une augmentation significative de 10 % par rapport aux effectifs actuels. Cette croissance témoigne de l’importance de l’ingénierie tout au long de la chaîne de production nucléaire. Elle sera menée à poursuivre activement sa croissance au-delà de 2030, en particulier avec le développement des phases de construction des grands projets.
Le rapport Match met également en avant une particularité essentielle : l’ingénierie possède une certaine flexibilité pour absorber les fluctuations d’activité et les variations de volume au fil du temps notamment parce qu’elle est multisectorielle. Autre particularité, ce milieu est très concurrentiel, le domaine de l’ingénierie comptant de nombreux acteurs, de toute taille, qui oeuvrent déjà pour répondre aux enjeux liés aux compétences mentionnées dans le rapport Match.
L’attractivité et le recrutement
Le recrutement des ingénieurs est un défi significatif en raison de la pénurie de talents dans ce domaine hautement concurrentiel. Cette problématique s’étend bien au-delà de la seule ingénierie nucléaire, car de nombreux secteurs connaissent un besoin croissant en compétences d’ingénierie. Il faudrait, en France, 50 à 60 000 nouveaux ingénieurs par an pour répondre aux besoins des différents secteurs… Seuls 40 000 sont formés chaque année.
Pour relever le défi de la montée en puissance, il est impératif de travailler sur l’attractivité à deux niveaux : rendre le domaine de l’ingénierie plus attractif notamment pour les jeunes générations et attirer les ingénieurs vers le secteur du nucléaire. C’est ce à quoi s’attelle le Syntec Ingénierie1 qui a lancé en juin 2023 une campagne de communication « Mon métier a de l’impact » pour mettre en lumière la contribution de l’ingénierie à la conduite des grandes transitions. Assystem, leader européen de l’ingénierie nucléaire avec plus de 5 000 experts nucléaires, a mis la transition énergétique au coeur de la mission des « Switchers » (les collaborateurs d’Assystem), depuis de nombreuses années.
Pour faire grandir leur collectif et susciter de nouvelles vocations chez la prochaine génération d’ingénieurs, l’entreprise ouvre ses portes aux élèves et organise de nombreux événements offrant aux jeunes la possibilité de découvrir de près le monde de l’ingénierie nucléaire. Assystem va même plus loin en intervenant directement dans les établissements d’enseignement (auprès de 900 élèves et étudiants en 2023). Ce ne sera pas encore suffisant. Il est essentiel d’élargir au maximum le vivier de recrutement, notamment auprès de personnes en reconversion. Différents programmes ont ainsi été mis en place au niveau national pour former des ingénieurs qui aujourd’hui n’évoluent pas dans le secteur du nucléaire. Pôle emploi propose par exemple un programme de Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI), en partenariat avec Assystem, qui permet à des demandeurs d’emploi de développer les compétences nécessaires. Ces formations sont accessibles aux demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi et s’adressent aussi bien à des profils « hors nucléaire » qu’aux personnes déjà familières du secteur mais nécessitant un complément de compétences.
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