5/5 – Circuits d’éventage filtré des enceintes de confinement
Les FCVS ont été mis en place dans les années 1980 en réponse à l’accident de Three Mile Island. Depuis, les connaissances, les outils d’évaluation des rejets radioactifs lors d’un accident gravej et les technologies de filtration ont progressé significativement.
Plusieurs types de FCVS ont été déployés, ceux installés avant Fukushima ont été conçus surtout pour gérer l’accumulation de pression à long terme dans l’enceinte de confinement. De nouveaux FCVS peuvent faire face à des conditions plus difficiles (gestion des premières phases d’un accident, utilisation cyclique ou à long terme en conditions d’accident grave). La robustesse (y compris une conception résistant à plusieurs événements externes), l’utilisation sûre et la fiabilité des FCVS devraient être encore évaluées, pour améliorer les systèmes existants et proposer des exigences de conception améliorées pour les systèmes futurs.
Tous les pays de l’OCDE ayant contribué au rapport ont reconnu les avantages des FCVS comme réponse d’urgence dans la réduction de la contamination des sols et des effets sanitaires en cas d’accident et pour obtenir une meilleure acceptabilité publique des centrales nucléaires. Ceci confirme que les FCVS doivent être envisagés en lien avec d’autres stratégies de gestion des accidents graves.
Les pays ont également convenu que des efforts supplémentaires de R&D pourraient être poursuivis pour améliorer l’atténuation des rejets radioactifs lors d’un accident grave. Concernant la filtration des FCVS, outre les aérosols, l’attention particulière accordée ces dernières années aux iodes organiques et aux particules d’oxyde d’iode devrait être maintenue, car ces éléments peuvent contribuer significativement à l’activité totale relâchée dans certains cas. La contribution possible de l’oxyde de ruthénium vis-à-vis de l’activité rejetée est actuellement étudiée par la R&D. On reconnaît aussi que la base de connaissances liée aux processus de re-volatilisation et de remise en suspension « retardés » pour les radionucléides venant des surfaces du circuit primairej, des surfaces de l’enceinte et des piscines (puisards et bassins de refroidissement) et des filtres solides et liquides en utilisation prolongée devrait être prolongée par des programmes de R&D.
En situation d’accident grave sur une centrale nucléaire, la filtration de l’éventage de l’enceinte est une des mesures de protection de l’enceinte de confinement et de l’installation, atténuant les rejets de radioactivité dans l’environnement [1] [2].
Le principe de base des FCVS (Filtered Containment Venting Systems) est que, indépendamment de l’état du réacteur, la défaillance structurelle de -l’enceinte peut être évitée en déchargeant à l’atmosphère la vapeur, l’air et les gaz incondensables comme -l’hydrogène. L’éventage non filtré de l’enceinte pourrait entraîner de plus grands rejets radioactifs alors qu’ils peuvent être largement réduits par des systèmes de filtrage dans les lignes d’éventage, comme cela est déjà intégré dans certains circuits. Du point de vue de la sûreté, il est essentiel de réduire autant que possible les rejets radioactifs dus à l’éventage, tant pour la gestion de l’accident sur site que pour la protection des populations potentiellement exposées.
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Par Didier Jacquemain, IRSN, S. Guentay, Paul Scherrer Institute (Suisse), S. Basu, Autorité de sûreté américaine (USNRC), M. Sonnenkalb, Gesellschaft für Anlagen und Reaktorsicherheit GRS (Allemagne), L. Lebel, Canadian Nuclear laboratories (Canada), H.-J. Allelein, RWTH-Aachen (Allemagne), B. Liebana, IBERDROLA (Espagne), B. Eckardt, AREVA NP GmbH, L. Ammirabile, Institute for Energy & transport, Joint research centre (Commission européenne).