3/9 – La maintenance des centrales nucléaires
Questions de vocabulaire
Le mot « maintenance » est ici au sens large : « l’ensemble des actions permettant de maintenir ou rétablir un bien dans un état spécifié ou en mesure d’assurer un service déterminé ». La maintenance inclut donc la surveillance, l’entretien courant, les petites et grosses réparations, les rénovations, les remplacements… Les actions ne se limitent pas à la technique, mais concernent aussi les hommes et les organisations. Enfin, cette définition ne fixe pas de borne au temps : il n’y a pas de rupture entre « maintenance » et « gestion de la durée de vie » d’un matériel ou d’une centrale.
On distingue généralement les maintenances préventive et corrective, la préventive étant celle que l’on fait avant la défaillance pour en réduire la probabilité. Pour un composant simple n’assurant qu’une fonction, on voit ce que cela signifie. Mais quid d’un générateur de vapeur avec ses 3 000 tubes d’échange ? En bouchant un tube endommagé avant qu’il n’éclate, on le met hors–service alors qu’il assurait encore sa fonction : fait-on là du « préventif » ou du « correctif » ?
Pour les matériels complexes, la réponse dépend du niveau de découpage, et des critères qui conduisent à déclarer qu’un composant n’assure plus sa fonction convenablement. Ces questions donnent lieu à des débats qui passionnent les théoriciens mais présentent peu d’intérêt dans la pratique. Dans le cas du générateur de vapeur, l’important est : faut-il boucher le tube ou pas ?
La maintenance préventive peut être systématique ou conditionnelle. Si elle est systématique, le déclenchement des interventions est lié au calendrier ou aux durées de fonctionnement. Si elle est conditionnelle, une intervention n’est déclenchée que quand un ou plusieurs indicateurs atteignent une valeur limite. Ces indicateurs doivent représenter la santé du matériel et caractériser la distance qui sépare la situation actuelle de celle que l’on ne veut pas rencontrer.
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