Climat : les bons chiffres du nucléaire - Sfen

Climat : les bons chiffres du nucléaire

Publié le 27 novembre 2014 - Mis à jour le 28 septembre 2021

Chaque semaine, l’actualité montre, chiffres à l’appui, la réalité de l’urgence climatique.

Alors que tous les experts de toutes les disciplines – scientifiques, économistes, politiques – s’accordent sur la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, la Banque Mondiale prévient qu’un réchauffement de 1,5°C est « inéluctable ». 

Sécheresses, élévation du niveau des mers, tempêtes, pertes agricoles, l’organisme international en charge du développement prévient que les bouleversements affectent déjà les populations du monde entier.

Ce constat alarmant n’en est pas pour autant irréversible. Le GIEC, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’économiste Lord Stern, le répètent : « des solutions existent pour diminuer les émissions de CO2 et contenir le réchauffement climatique ».  

Tous ces acteurs réputés pour leur sérieux affirment que l’énergie nucléaire est une des solutions. Quelles en sont les raisons ? 

 

 

L’énergie nucléaire a permis d’éviter deux années d’émissions de CO2 

Le CO2 est le principal élément responsable du réchauffement climatique. Et, malgré l’urgence dans laquelle nous sommes, ses émissions ne cessent de croître comme le montre cette vidéo de l’agence spatiale américaine, la NASA.

Parallèlement, la dernière édition du World Energy Outlook montre que depuis 1971, le nucléaire a permis d’éviter le rejet de quantités importantes de CO2 dans l’atmosphère (56 gigatonnes), l’équivalent de deux années d’émissions au rythme actuel. 

Une performance égalée par une seule énergie : l’hydroélectricité.  Preuve en est donc que le nucléaire est une énergie bas carbone ! 

D’ailleurs comme le rappel l’AIEA, sur l’ensemble de son cycle de vie, le nucléaire émet autant de CO2 que l’énergie hydroélectrique ou éolienne.

 

avoided_co2_emissions.jpg

Le nucléaire, un atout pour les pays qui veulent polluer moins !

Dans son dernier rapport, l’AIEA souligne que le développement du nucléaire dans le mix électrique a contribué à diminuer l’intensité carbone (quantité de CO2 émis par unité de PIB) du secteur de l’énergie dans plusieurs pays : la Belgique, l’Allemagne, la Corée, le Royaume-Uni ou encore la France (voir la différence entre les données de 1980 et celles de 2011).

L’énergie nucléaire va permettre de réduire considérablement l’intensité carbone, surtout dans les pays qui engagent des programmes de construction de centrales nucléaires. D’ailleurs, les pays sont de plus en plus nombreux à se doter d’un parc nucléaire. Selon les estimations de l’AIE, en 2040 ils seront 36 contre 31 aujourd’hui. 

Le nucléaire se développe dans les « BRICS » où il doit permettre de réduire les émissions de CO2 dans le secteur de l’énergie. Les Etats-Unis, l’Europe (Royaume-Uni et Finlande) et les pays pétroliers comme l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ne sont pas en reste. Là-bas aussi, l’énergie nucléaire permettra de diminuer les émissions de CO2. 

A contrario, l’arrêt des centrales nucléaires entraîne l’augmentation des émissions de CO2… Au Japon, l’arrêt des réacteurs nucléaires a été compensé par une augmentation du recours aux énergies carbonées (charbon et gaz). Résultat, les émissions de CO2 ont augmenté de 15 % par rapport à 1990 et le Japon est sorti du protocole de Kyoto. 

 lintensite-en-co2-et-la-part-de-sources-non-fossiles-dans-le-secteur-de-lelectricite-aiea-2014-1024x866.jpg

 

L’impulsion viendra-t-elle de Chine ?

La Chine est l’un des acteurs sans qui aucun accord sur le climat n’est possible.   

Le premier pollueur (en émission de CO2) du monde a annoncé, début novembre, un plafonnement de ses émissions de gaz à effets de serre « autour de 2030 ». Cet engagement historique constituera sa base de négociation à la conférence de Lima, puis à la COP21 à Paris en 2015. 

Pour atteindre ses objectifs, Pékin devra ajouter un total de 1 000 GW d’énergie nucléaire ou renouvelable d’ici 2030, soit l’équivalent d’une nouvelle centrale nucléaire par semaine. 

Consciente de l’urgence climatique et de ses conséquences, la Chine mise sur l’alliance de toutes les énergies bas carbone et développe depuis plusieurs années un vaste programme nucléaire. En2040, le pays disposera de 132 GW d’électricité nucléaire supplémentaires. Bientôt, l’Empire du Milieu sera deux fois supérieur au parc nucléaire français. La Chine dispose aujourd’hui d’une capacité nucléaire de 12 GW).

D’où cette question, la sortie de crise « climatique » viendra-t-elle de Chine ? 

Publié par Boris Le Ngoc