La France reconnue pour ses performances énergétiques
Le Forum Economique Mondial et le cabinet Accenture viennent de publier une étude intéressante qui compare la performance énergétique de 124 pays : le « Global Energy Architecture Performance Index 2015 ».
Comme en 2014, ce classement montre que la France, pays hôte de la prochaine conférence climatique (COP21), n’a pas à rougir de ses performances énergétiques.
La méthode du classement
Publié pour la troisième année consécutive, ce classement s’articule autour de trois critères :
Le développement et la croissance économique du pays,
La durabilité environnementale du système énergétique,
La sécurité d’approvisionnement et la facilité d’accès à l’énergie.
Chacun de ces trois critères est lui-même étudié sous plusieurs aspects : efficacité énergétique, prix de l’énergie pour l’industrie, émission de gaz à effet de serre (CO2, méthane, oxyde d’azote), part d’énergie décarbonnée dans la production d’électricité, diversité des sources d’énergie, pourcentage de la population ayant accès à l’électricité, importation et exportation d’énergie, etc.
Au total, dix-huit éléments sont pris en compte permettant d’établir ce classement.
La France (à nouveau) sur le podium
La France est, comme l’an passé, remarquablement classée puisqu’elle occupe la troisième place juste derrière la Suisse et la Norvège avec un résultat de 77/100. Ce très bon résultat est en particulier dû au second critère (durabilité environnementale du système énergétique) où la France occupe la sixième place compte tenu de sa production d’électricité presque totalement décarbonnée (77% d’énergie nucléaire et 19,5% d’énergie renouvelable en 2014 selon les chiffres de RTE).
Les 28 pays de l’Union Européenne et de l’Europe du nord obtiennent les meilleurs résultats grâce à leur niveau de développement économique et aux objectifs fixés par la stratégie 20/20/20 ; qui encourage les efforts en matière d’efficacité énergétique, de développement des énergies décarbonnées et de sécurité d’approvisionnement.
Les pays en voie de développement (BRICS et Asie du sud-est) ont des résultats moyens qui traduisent leur difficulté à assurer un bon équilibre entre les trois critères du triangle de l’énergie en particulier en matière de durabilité environnementale.
Les performances en Amérique du nord sont très contrastées traduisant la différence de développement économique et de ressources entre les Etats-Unis et le Canada d’un côté et les pays d’Amérique centrale de l’autre.
Dans le cas des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, on constate une dissymétrie entre le PIB et la faiblesse des résultats en matière de développement économique et de durabilité environnementale.
L’équilibre entre environnement et économie
Le Forum Economique Mondial rappelle dans son étude que les décisions en matière d’énergie sont désormais contraintes par la nécessité de prendre en compte le débat sur le changement climatique. Il insiste aussi sur le fait que développer un système énergétique qui assure une fourniture d’énergie sûre, environnementalement durable et économiquement viable, reste un challenge complexe et les chemins choisis par les pays confrontés à ce problème sont très différents.
Le rapport souligne également que les efforts réalisés en matière de développement durable dans les pays développés se heurtent désormais à une demande forte des particuliers et des industriels de maintenir un prix de l’énergie peu élevé.
Le rapport met en avant la nécessité d’avoir une stratégie à long terme qui prenne en compte tous les aspects de l’énergie (accessibilité, coût abordable, sécurité d’approvisionnement, développement économique et bien-être social). A ce titre, les choix réalisés de longue date en France pour développer l’énergie nucléaire et en faire une industrie performante, qui assure en outre une énergie électrique bon marché, s’avèrent aujourd’hui très efficients.