Paluel ouvre le bal - Sfen

Paluel ouvre le bal

Publié le 30 avril 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
maintenance

Le réacteur 2 de la centrale de Paluel a été découplé du réseau électrique le 16  mai. Pendant cet arrêt, d’importantes modifications seront apportées pour prolonger son exploitation de 10 ans. Cette 3e visite décennale (VD3) donne le départ d’un programme industriel d’envergure : le Grand Carénage.

Paluel est la première des centrales 1 300 MWe à mettre en œuvre ces travaux. Ce programme de maintenance approfondie et de remplacement de gros composants déployé sur le parc nucléaire français a pour but de prolonger la durée d’exploitation des centrales au-delà de 40 ans.

Un chantier inédit

Au total, 20 000 activités sont planifiées pour cet arrêt d’environ huit mois. Au pic de l’activité, près de 3 500 professionnels travailleront chaque jour sur le site (contre environ 2 000 en temps normal). Pour les accueillir, de nouveaux espaces de restauration et de stationnement ont été construits.

Trois contrôles réglementaires sont réalisés à chaque visite décennale : l’inspection approfondie de la cuve du réacteur, l’épreuve hydraulique du circuit primaire durant laquelle le circuit est monté à 1,3 fois sa pression normale d’exploitation et l’épreuve enceinte du bâtiment réacteur soumise à cette occasion à 5 fois la pression atmosphérique.

Outre les travaux de maintenance courante et le remplacement d’un tiers du combustible, des opérations exceptionnelles sont prévues : remplacement des 4 générateurs de vapeur, rénovation du contrôle commande et des salles de commande, remplacement des 3 pôles du transformateur principal, retubage intégral du condenseur, remplacement d’un tambour filtrant.

Sur les 106 chantiers de modernisation prévus pour le Grand carénage, 60 seront réalisés pour la première fois sur le parc. Depuis plus de 2 ans, les équipes de la centrale, des centres d’ingénierie, des unités d’appui d’EDF et des 75 entreprises partenaires préparent cet arrêt.

Des mesures post-Fukushima

Cette « VD3 » est aussi l’occasion de mettre en œuvre les améliorations issues du retour d’expérience de Fukushima. 3 mesures sont attendues : l’installation de diesels d’ultime secours, la diversification des sources froides et la mise en place d’un centre de crise local. Elles permettront d’améliorer la robustesse aux agressions externes (séisme majoré, grands chauds, vents extrêmes, explosion, inondation interne et externe) et à l’accident grave, tout en minimisant les conséquences radiologiques. Sans oublier l’implantation de la Force d’action rapide nucléaire. Pour Bertrand Riboulet, pilote stratégique du projet VD3 1 300 d’EDF, « la 3e visite décennale du palier 1 300 intègre un réexamen de sûreté très ambitieux. En plus de l’important volume de modifications, l’ensemble doit être mis en œuvre dans un contexte croissant d’exigences, d’évolutions réglementaires et de contraintes économiques. »

Les unités de production 1, 3 et 4 de la centrale de Paluel connaîtront leur troisième visite décennale respectivement en 2016, 2017 et 2018.

Par la Rédaction