Centrale de Civaux : que la biodiversité s’épanouisse !

Au bord de la Vienne, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Poitiers, le site EDF de Civaux occupe 220 hectares, donc 25 de réserve foncière, à proximité d’espèces et d’espaces naturels. A rebours des idées reçues, une centrale nucléaire contribue au développement, voire à la renaissance, d’espèces végétales et animales parfois en péril.

Mise en service en 1997, la centrale nucléaire de Civaux produit en moyenne 20 millards de kilowattheures par an, tout en préservant l’exceptionnelle biodiversité du Font d’Orveau, réserve foncière de 25 hectares, peuplée d’espèces animales et abritée de toute occupation humaine.

Depuis 2010, l’IFFCAM (Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier de Ménigoutte dans les Deux-Sèvres) dresse un inventaire du Font d’Orveau sur quatre saisons, et a notamment découvert des espèces rares ou protégées.

Un site riche en diversités…

L’inventaire de l’IFFCAM a permis de découvrir au Font d’Orveau une remarquable concentration de biodiversité « ordinaire ». Il abrite ainsi 18 espèces de mammifères, dont des familles de renards, blaireaux, putois, chevreuils, belettes ou encore fouines… De nombreux insectes ont également été dénombrés, dont trente et une variétés de papillons. Parmi celles-ci, l’azuré du serpolet, la mélitée des scabieuses ou la mélitée orangée sont particulièrement discrètes en Poitou-Charentes.

Si dix-huit amphibiens (grenouilles, tritons, crapauds…) sont identifiés dans le département de la Vienne, huit sont présents au Font d’Orveau dont les rares rainettes vertes et crapauds calamite. Quatre espèces de reptiles, lézards et couleuvres, sont également observées.

Sur les 84 espèces d’oiseaux qui volent dans les cieux poitevins, une cinquantaine niche sur le site de Civaux, dont les rares pipits de farlouse et œdicnèmes criard, oiseau limicole terrestre. En 2013, un observatoire a été mis en place sur le site à proximité d’une héronnière de plusieurs nids et d’une mare abritant de nombreuses espèces locales ou de passage.

La flore n’est pas en reste. La diversité des paysages du site – zones humides, boisées et sèches – accueille des plantes nombreuses dont beaucoup d’orchidées de familles différentes : orchis morios, pyramidale, bouc, araignée… En 2015, un verger conservatoire de pommiers et de poiriers issus d’espèces locales anciennes a même été planté au Font d’Orveau.

…Ouvert au public

La centrale picto-charentaise s’emploie à partager cette biodiversité préservée avec le public. Avec l’IFFCAM, le syndicat mixte du Pays Montmorillonais, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et les Centres permanents d’initiatives pour l’environnement (CPIE) de Poitou-Charentes, EDF Civaux a mis en œuvre de nombreuses actions.

Depuis 2014, plus de soixante-dix moutons d’Ouessant, espèce en voie de disparition, et une trentaine de brebis solognotes pâturent aux abords des installations industrielles, remplaçant l’entretien mécanique des parcelles en herbe qui longent la route séparant la Vienne de la centrale.

En 2005, la LPO et le Conseil général de la Vienne sollicitaient Civaux pour construire un nichoir, à 70 mètres de hauteur, sur un aéroréfrigérant de la centrale, afin d’accueillir une famille de faucons pèlerins. Depuis, le couple de rapaces donne naissance et élève chaque année deux à trois petits.

Des salariés d’EDF Civaux, apiculteurs amateurs, ont également créé en 2015 l’association « Les Ruchers du Font d’Orveau » et installé plusieurs ruches qui produisent un excellent miel.

A l’occasion de la Fête de la nature, la centrale organise tous les ans avec l’IFFCAM, un stage de macrophotographie et des promenades animées par le centre de plein air voisin de Lathus.

Sans oublier le Défi Energies-Biodiversité auquel ont participé en 2016, quatorze classes de sixième et de troisième des collèges du sud de la Vienne.

Par ailleurs, au-delà des attentes réglementaires fixées, EDF Civaux a initié une démarche volontaire de gestion et d’entretien de ses espaces verts sur les installations industrielles. Entre 2013 et 2015, la centrale a diminué de 78% son utilisation de produits phytosanitaires, privilégiant – entre autres – un procédé de désherbage à l’eau chaude.

Préserver et renforcer la biodiversité autour d’une centrale… une façon très concrète de rappeler que l’énergie nucléaire fait partie de la solution pour préserver l’environnement !

Crédit photo : EDF