Grand débat : PACA, une région tournée vers le nucléaire du futur (5/9)
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur peut se targuer d’héberger deux installations d’envergure mondiale dans le nucléaire. Entre le site du Tricastin au nord, et le centre de recherche et développement de Cadarache dans le sud, la filière nucléaire génère 18 800 emplois directs et indirects. Demain, les promesses portées par la fusion pourront faire de la région l’avant-garde de la plus grande révolution énergétique du nouveau millénaire.
La région PACA est le moteur historique de la recherche nucléaire française. Cadarache, à cheval sur quatre départements, est le plus important centre de R&D nucléaire au monde. Important pourvoyeur d’emplois, le site attire des spécialistes internationaux, permettant à la région de s’inscrire dans l’économie de la connaissance autour de la recherche nucléaire : amélioration des performances et de la sureté des réacteurs, propulsion nucléaire pour la marine, réacteur de IVe génération (projet ASTRID), et exploration de l’énergie de fusion avec le projet de recherche ITER. Sur ce seul projet, ce ne sont pas moins d’un millier de chercheurs, ingénieurs et techniciens, mobilisés, originaires de vingt-cinq pays.
Le site de Cadarache abrite également les chantiers des réacteurs de recherche de demain, dont celui du réacteur Jules Horowitz. Ce réacteur de recherche, fruit d’une collaboration internationale, permettra d’étudier le comportement des matériaux et des combustibles ainsi que de produire les radioéléments pour la médecine.
Situé à proximité, CNIM, un équipementier et ensemblier industriel français, fabrique la cuve et les équipements internes primaires du réacteur de recherche Jules Horowitz. Les 3 000 collaborateurs du groupe fournissement également les plaques radiales du projet de fusion ITER.
Le nord du Vaucluse accueille une partie du complexe industriel du Tricastin (partagé avec la région Auvergne-Rhône Alpes). Le site accueille à la fois une centrale nucléaire (EDF) et des installations du cycle du combustible avec les usines récentes, de conversion et d’enrichissement de l’uranium, Philippe Coste et Georges Besse II (Orano). Plus grande plateforme industrielle nucléaire d’Europe, les différentes activités font vivre plus de 7 000 personnes, dont 4 500 emplois directs et indirects.
A Marseille, le siège de la Division ingénierie du Parc nucléaire, de la Déconstruction et de l’Environnement (DIPDE) d’EDF assure la performance des réacteurs actuels tout au long de leur exploitation en mettant notamment en œuvre le « Grand Carénage ». Ce programme essentiel, pour le devenir de notre parc nucléaire, vise à améliorer les réacteurs en termes de sûreté et de performance en vue de la prolongation de leur exploitation au-delà de 40 ans. Environ 1 120 salariés travaillent au siège de la DIPDE contribuant ainsi à la dynamique économique de la région PACA.
La cité phocéenne est également le siège de l’entreprise Onet technologies, fondée il y a plus de 150 ans. Onet Technologies dispose d’une maîtrise technologique sur l’ensemble du cycle de vie des installations nucléaires et industrielles. Présent sur le marché depuis une quarantaine d’années, l’entreprise est spécialisée dans l’ingénierie et la maintenance des réacteurs, le démantèlement et le traitement des déchets nucléaires. Fort de 400 ingénieurs et spécialistes, partenaire du label « Nuclear Expertise from France », l’entreprise participe au rayonnement du savoir-faire nucléaire français en étant présent sur les marchés internationaux.
9. Trouver de nouveaux relais de financement pour passer à la vitesse supérieure
Les start-up de la fusion estiment leurs besoins à 77 milliards de dollars pour aboutir à des réacteurs exploitables économiquement • Des modèles économiques émergent, comme les Power Purchase Agreements (PPA) avec des géants du numérique (Microsoft, Google) • Mais la fusion reste une deeptech exigeante, où la levée de capitaux et la réduction des incertitudes technologiques demeurent des freins sensibles.
Publié le 28 octobre 20258. La Chine se donne tous les moyens
La Chine intègre la fusion comme troisième pilier de sa stratégie nucléaire (après neutrons thermiques et rapides), avec un démonstrateur d’ici 2035 • Ses installations – East (70 millions de degrés pendant 1 066 secondes), HL-2A et HL-3 (160 millions de degrés) – enchaînent les records mondiaux • Des start-up issues des universités émergent, soutenues par un écosystème public-privé en plein essor.
Publié le 28 octobre 20257. L’Allemagne se voit en championne de la fusion européenne
Le soutien politique est fort avec un apport de 2 milliards d’euros pour créer un écosystème complet d’ici 2029 • Les start-up Proxima Fusion et Marvel Fusion bénéficient d’un financement mixte : État fédéral, fonds régionaux et européens, investisseurs privés • Le passage de la phase de R&D à la commercialisation doit se faire dans un contexte de souveraineté industrielle.
Publié le 28 octobre 2025