Xin Wang : une cartésienne “Made in France” à Taishan - Sfen

Xin Wang : une cartésienne “Made in France” à Taishan

Publié le 4 mai 2020 - Mis à jour le 18 novembre 2021
  • EDF
  • Formation
  • sûreté nucléaire
  • Taishan
  • Women in Nuclear
xin_wang_regard_sur

Xin Wang est ingénieure sûreté. Après trois années passées à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, elle a rejoint le site de Taishan en Chine pour former à la sûreté les équipes chinoises du nouvel EPR.

Xin Wang, attirée par la langue de Molière, a profité, il y a une quinzaine d’années, d’une convention d’échange entre l’université des sciences et technologies de Huazhong à Wuhan et l’université de Picardie Jules Verne pour découvrir la France. « J’ai souhaité venir en France car non seulement le niveau de mathématiques y est très bon mais aussi parce que j’aime sa culture du débat, la méthode cartésienne et bien sûr ses fromages et ses vins ».

La jeune femme s’oriente d’abord vers une carrière de mathématicienne. À l’École polytechnique, Xin était en effet spécialisée en mathématiques financières, mais elle finit par bifurquer : « ce n’était finalement pas le domaine dans lequel je voulais aller, je me suis donc tournée vers quelque chose de plus concret, vers l’industrie », explique-t-elle.

Avant d’entrer à l’École des mines de Paris (Mines ParisTech), elle réalise un stage de trois mois à la centrale nucléaire de Paluel en Seine-Maritime puis à la direction Asie Pacifique à EDF. « EDF offre une grande variété de métiers, vante Xin, j’ai choisi d’être proche du terrain, proche de la machine et de me spécialiser dans la sûreté nucléaire car c’est la priorité de la filière et que c’est à la fois valorisant, responsabilisant et transverse ». Ingénieure sûreté pendant trois ans à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire dans le Cher, elle est en contact avec tous les métiers que l’on trouve in situ.

« J’ai choisi d’être proche du terrain […] et de me spécialiser dans la sûreté nucléaire car c’est la priorité de la filière »

« Ingénieur sûreté c’est comme être médecin généraliste », résume-t- elle. En France, la filière sûreté d’EDF est indépendante (non intégrée aux équipes), c’est une spécificité que l’on retrouve en partie au China General Nuclear Power Group (CGN), les deux acteurs ayant créé une Joint-Venture (TNPJVC) pour la construction et l’exploitation des deux réacteurs EPR de Taishan.

En 2016, Xin rejoint Taishan pour former les équipes chinoises : « les missions de l’ingénieur sûreté consistent à vérifier quotidiennement l’état de sûreté de l’installation et à confronter les résultats avec le chef d’exploitation, à promouvoir la culture sûreté via un rôle d’appui conseil, d’analyse sûreté et d’intégration du référentiel sûreté dans les procédures applicables ».

Xin Wang détaille le processus : « En amont du chargement du combustible, la formation s’effectue via un groupe d’ingénieurs sûreté et l’utilisation de simulateurs. La formation continue sur le terrain pour assurer la sûreté des sites nucléaires dans leur entièreté ».

Xin souhaite une longue vie à la coopération franco-chinoise qui « fusionne si bien la méthode cartésienne à la française et le pragmatisme à la chinoise ».

BIO EXPRESS

Née en 1987 à Shishou, dans la province de Hubei, en Chine.

2004-2005 | Étudie à l’université des sciences et technologies de Huazhong à Wuhan
2005-2008 |Échange universitaire avec l’université de Picardie Jules Verne
2008-2011 | École polytechnique
2011-2012 | Mines ParisTech, ingénieure civil – Parcours professionnel
2013-2016 I Ingénieure sûreté EDF à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire
2016-2020 |Ingénieure sûreté appui conseil sur l’EPR de Taishan (EDF & CGN Joint- Venture) 

Par la rédaction – © Lancien/Bernichan

  • EDF
  • Formation
  • sûreté nucléaire
  • Taishan
  • Women in Nuclear