WNE 2025 en direct : tout ce qu’il ne faut pas manquer – Jour 3 - Sfen

WNE 2025 en direct : tout ce qu’il ne faut pas manquer – Jour 3

Publié le 6 novembre 2025

[Mis à jour à 16h45] Pour la clôture du WNE 2025, l’attention se porte sur le climat et les innovations qui façonneront l’avenir du nucléaire. La RGN sera en direct pour vous faire vivre les temps forts de cette journée placée sous le signe de la prospective et des nouvelles collaborations internationales.

17 h

Clap de fin

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Merci de nous avoir suivis durant ces trois jours de salon ! N’hésitez pas à passer dans nos locaux à Paris, si vous n’avez pas eu l’occasion de passer récupérer nos créations : RGN 50 ans, RGN Fusion, les fiches « Parler du nucléaire » et le rapport monde édition 2025. A bientôt dans deux ans pour une nouvelle édition du WNE !

16 h

COP : d’hier à demain

Actuellement, le nucléaire ne représente qu’environ 10 % du mix énergétique mondial, contre plus de 80 % provenant des énergies fossiles. Dans le mix électrique, sa part est un peu plus importante, mais les fossiles restent majoritaires, avec plus de 50 % à l’échelle mondiale. Beaucoup de chemin reste donc à parcourir.

« Depuis les premières COP, notamment avec le protocole de Kyoto adopté lors de la COP3, nous savions déjà que le nucléaire jouerait un rôle essentiel dans la réduction des émissions de carbone. », déclare Sama Bilbao y León, directrice générale de la World Nuclear Association. « Depuis, nous avons beaucoup œuvré pour que le nucléaire soit reconnu comme une solution climatique, malgré les réticences de certaines organisations. »

« La COP21 de 2015 avec l’accord de Paris a, je pense, marqué un réel tournant, qui nous a amené en partie à la place à laquelle nous sommes aujourd’hui avec des ambitions fortes en matière de politique climatique et énergétique », souligne Julieta Romero, membre de Nuclear4Climate. « Puis, à la COP28, le rôle du nucléaire dans la lutte climatique s’est véritablement affirmé : les pays ont compris qu’ils ne pourraient atteindre leurs objectifs sans cette énergie. » Sama Bilbao y León ajoute : « Une réelle coalition s’est alors formée entre gouvernements, industriels et organisations pour honorer ces engagements. »

« Pour la COP30 qui approche, j’espère que les gouvernements prendront des engagements forts contre la déforestation : un facteur majeur des émissions carbone et de la perte de biodiversité. », déclare François-Marie Bréon, expert climat au CEA. « Concernant la réduction des émissions carbone, le défi n’est plus de déterminer les technologies à employer : les solutions existent et elles sont nombreuses. L’enjeu est désormais de s’engager et de les convertir en actions. »

« Nous veillerons à ce que le nucléaire conserve sa place parmi les solutions d’avenir, afin d’honorer les objectifs de triplement des capacités nucléaires d’ici 2050. », conclue Sama Bilbao y León. « Le défi est énorme cela représente en moyenne 20 à 30 réacteurs à construire par an. »

15h45

L’IA se met au service du nucléaire… et le nucléaire alimente l’IA

L’intelligence artificielle a occupé une place majeure au WNE 2025 — à la fois comme levier pour le nucléaire, très sollicité pour alimenter les datacenters énergivores, et comme outil de transformation interne du secteur. Lors de la conférence “AI in Nuclear Today and Tomorrow: Enhancing Operation, Ensuring Trust”, les intervenants ont insisté sur la nécessité de bâtir une IA de confiance.

Pour Anne-Charlotte Dagorn, trois conditions sont essentielles : « collaboration, sécurité et confiance, avec des règles claires sur le niveau de transparence à instaurer ».
Christopher Eckerberg (Google) a rappelé que le géant du numérique mise sur le nucléaire pour répondre à ses besoins en énergie bas carbone, les renouvelables ne suffisant plus. Interrogé sur le rôle de Google, il a tranché : « Nous sommes un client. »
Enfin, Michael Fleming, responsable de la Data Bank, a souligné l’importance d’une collaboration internationale et du partage de données entre pays, estimant que « la transparence est essentielle pour instaurer la confiance » — avant de rassurer les professionnels : « AI is not taking your job. »

15h00

Germain Antoine, responsable de l’extension du programme EPR 2 : « Le plan pour les 8 nouveaux EPR2 sera présenté fin 2026 »

« Au-delà des six premiers EPR qui seront installés à Gravelines, Penly et Bugey, EDF prépare la nouvelle phase de construction de réacteurs en France. Un plan pour la mise en service commercial de 8 nouvelles unités d’ici à 2050 sera présenté au gouvernement à la fin de l’année 2026.

Actuellement, 12 sites pour l’implantation des nouveaux EPR2 sont étudiés. Ils sont principalement situés près de centrales existantes. Ce choix présente plusieurs avantages :

  • Une meilleure acceptabilité avec des populations déjà habituées aux projets nucléaires
  • Des facilités règlementaires
  • Critères techniques favorables (ressource en eau, risques sismiques et d’inondation, impact environnemental, caractéristiques du sol, accès au réseau électrique)

Le plan EPR2 est le programme industriel le plus important d’Europe. Il doit s’appuyer sur une chaîne d’approvisionnement solide. Pour les six premiers réacteurs, la manufacture des composants a déjà commencé. C’est un signal fort pour donner de la visibilité aux partenaires d’EDF mais aussi dans la capacité de production des industriels européens.

L’extension du programme EPR2 avec 8 nouvelles unités devrait permettre la mise en place d’un calendrier de construction plus ambitieux, qui profitera des retours d’expérience de la construction des six premiers réacteurs, mais aussi d’une montée en puissance de la supply chain européenne. »

14h20
La filière nucléaire se dote d’une plateforme de données partagées avec Data4NuclearX

À l’occasion du salon WNE 2025, EDF et plusieurs partenaires ont lancé l’initiative Data4NuclearX — un espace numérique souverain et sécurisé destiné à la filière nucléaire française. Piloté par EDF aux côtés du CEA, du GIFEN, de Dawex, de Sopra Steria et de l’Institut Mines‑Télécom, ce projet vise à doter les quelque 2 000 entreprises de la chaîne nucléaire d’un canal d’échange de données performant, fiable et durable. EDF FR

Dans un contexte de montée en puissance des échanges numériques – estimés à atteindre 25 millions de données par an d’ici 5 ans – Data4NuclearX vise à garantir l’accès à des données opérationnelles fiables, à établir des langages communs et à préserver la maîtrise des données au cœur de la filière. Les premières applications visent notamment le suivi de fabrication des matériels, avec des ambitions fortes : amélioration de la qualité, réduction des délais, traçabilité accrue. Le projet s’étalera en trois étapes : phase de conception jusqu’en 2027, pilote sur trois cas d’usage, puis déploiement opérationnel à partir de 2028.

14h00

NEI : “Jamais le nucléaire américain n’a connu un tel élan”

Lors de la keynote intitulée “US Nuclear Status and Outlook”, le Nuclear Energy Institute (NEI) a dressé un tableau résolument optimiste du secteur nucléaire américain, soulignant un momentum sans précédent pour le “nouveau nucléaire”.

“Nous n’avons jamais vu un tel élan pour le nucléaire qu’aujourd’hui. C’est une opportunité immense pour les États-Unis, que nous voulons partager avec nos partenaires internationaux.”

Les États-Unis restent le plus grand marché nucléaire au monde, mais, comme l’a rappelé la NEI, ce n’est pas un marché fermé. Le nucléaire y représente 17,8 % du mix électrique et 50 % de la production d’électricité bas carbone. Cette contribution est désormais largement reconnue et valorisée, tant par les États fédérés que par le gouvernement fédéral et les utilities.

Un engagement massif des opérateurs

Les utilities américaines ont été poussées par leurs actionnaires et leurs clients à décarboner leur production — et elles s’y engagent désormais de manière sérieuse et durable, quel que soit le contexte politique.
Elles ont toutes convergé vers la même conclusion :

“Le nucléaire permet un système énergétique à la fois bas carbone et économiquement compétitif.”

L’objectif affiché est ambitieux : prolonger 95 % de la flotte actuelle jusqu’à 80 ans de fonctionnement, et ajouter 23 GW de nouvelles capacités nucléaires d’ici 2040.

Une demande dopée par l’IA et le numérique

La décennie de stagnation de la demande électrique aux États-Unis est désormais révolue.
La croissance est désormais tirée par l’intelligence artificielle et les grands acteurs du numérique (les GAFAM), qui cherchent activement des sources d’électricité décarbonée et pilotable.
Certaines de ces entreprises n’attendent même plus les utilities : elles prennent directement la main sur leurs projets énergétiques.

Un consensus politique rare à Washington

Le soutien à l’énergie nucléaire progresse aussi fortement dans l’opinion publique américaine.
À Washington, le nucléaire fait partie des rares sujets de consensus bipartisans : démocrates et républicains s’accordent sur la nécessité de le développer.

“Il y a peu d’accords entre partis à Washington, sauf sur le nucléaire”, a rappelé le représentant de la NEI.
Les républicains y voient avant tout des bénéfices de sécurité et de souveraineté énergétique, tandis que les démocrates y voient un levier climatique essentiel.

Même l’administration Trump, tout en réduisant de nombreuses aides fédérales, avait préservé les crédits d’impôt pour le nucléaire.

Un rôle fédéral renforcé

Le gouvernement américain a désormais pris le rôle d’un intégrateur : il met en synergie tous les leviers d’aide et d’expertise disponibles pour soutenir une industrie qui demeure principalement privée.
Cette stratégie vise également à renforcer la présence américaine à l’export dans le nucléaire civil.

D’ici 2030, plusieurs projets de réacteurs avancés devraient être engagés, marquant une nouvelle ère pour le nucléaire américain, portée à la fois par l’innovation, la demande et le consensus politique.

12h30

Le nucléaire existant, pierre angulaire de la hausse des objectifs de capacité

« L’amélioration des capacités et l’extension de la durée de vie des centrales nucléaires existantes seront l’un des leviers les plus importants pour atteindre les objectifs de triplement de la capacité nucléaire, a souligné Hash Hashemian, président de l’American Nuclear Society. Renforcer les capacités nucléaires existantes permet d’augmenter bien plus rapidement la puissance, parfois de 10 à 20 % pour des investissements beaucoup plus faibles que la construction de nouvelles unités.

De plus, cela permet une hausse de la capacité plus rapide. Dans ce cadre, aux Etats-Unis, trois redémarrages de centrales arrêtées ont été annoncés. Si les coûts de ces travaux sont élevés, de l’ordre de plusieurs milliards de dollars, ils sont trois à cinq fois moins importants que ceux nécessaires à la construction de nouveaux réacteurs pour une capacité équivalente. »

« En France, notre objectif d’électrification passe aussi par l’amélioration des capacités nucléaires existantes », poursuit Vincent Berger, Haut-Commissaire à l’énergie atomique (CEA). Dans ce cadre, en parallèle de la prolongation de la durée de vie des réacteurs, trois axes de travaux sont en cours :

  • La réduction de la durée des arrêts des centrales lors des maintenances
  • L’extension de la durée des cycles d’opération de 12 à 16 mois
  • Une hausse de la puissance des réacteurs, par exemple avec la modification des turbines des unités de 900 MW, qui permet de gagner entre 30 et 40 MW par réacteur

12h00

Le rôle du cycle du combustible dans la croissance durable du nucléaire

Lors d’une table-ronde sur le cycle du combustible, Jacques Peythieu, VP d’Orano, a rappelé que pour accompagner la croissance mondiale du nucléaire, il faudra investir plus de 100 milliards de dollars d’ici 2050 dans le secteur minier, afin d’accroître la production d’uranium naturel.

La bonne nouvelle, selon lui, est que le développement de nouvelles mines est plus rapide que la construction de réacteurs, ce qui permettra au secteur de réagir dès que les contrats à long terme seront signés. Il souligne néanmoins l’urgence de relancer l’exploration, mise en pause après Fukushima, pour préparer cette montée en puissance.

Au-delà de la production primaire, le recyclage du combustible prend une importance croissante, à la fois pour des raisons de durabilité et de souveraineté énergétique.
La France et le Japon recyclent déjà leurs combustibles usés, mais on observe désormais un changement de doctrine aux États-Unis, avec une orientation favorable au recyclage et à l’usage du plutonium, amorcée sous l’administration Trump.

En France, EDF couvre aujourd’hui 25 % de ses besoins en uranium naturel grâce au recyclage, et vise 40 % à moyen terme.
Garantir à long terme la capacité de recyclage et de fabrication du combustible MOX est un enjeu stratégique majeur : c’est tout l’objet du programme “Aval du futur” mené par Orano.

À très long terme, l’ambition est claire : fermer complètement le cycle du combustible nucléaire, et ne plus dépendre de l’uranium naturel.

Enfin, sur les étapes de conversion et d’enrichissement, Jacques Peythieu a rappelé les investissements massifs réalisés dans l’usine GB II. Avec les efforts parallèles d’Urenco, la dépendance européenne vis-à-vis de la Russie a déjà été réduite de 40 %, une avancée significative vers une plus grande autonomie du cycle du combustible en Europe.

11h00

La turbine d’Arabelle Solutions choisie pour équiper le SMR Natrium de TerraPower

« C’est avec joie et fierté que nous vous annonçons ce matin que nous avons été choisis pour fournir la turbine à vapeur, le générateur, ainsi que les systèmes auxiliaires au SMR Natrium de TerraPower qui sera construit dans le Wyoming aux Etats-Unis. », annonce Pascal Boesch, Senior-directeur des ventes chez Arabelle Solutions. La turbine sera une STF-N600, d’une puissance de sortie comprise entre 350 et 600 MW.

Arabelle Solutions confirme ainsi sa forte présence en Amérique du Nord car elle équipera aussi le SMR BWRX-300 de GE Vernova Hitachi en construction à Darlington au Canada. Ici la turbine sélectionnée sera une STF-N200 d’une puissance de sortie comprise entre 100 et 350 MW. « Conçue pour un encombrement réduit comparée aux réacteurs de puissance, notre turbine intégrera les dernières innovations en terme de sûreté nucléaire, de fiabilité avec une durée de vie prévue à la conception de 80 ans, de disponibilité liée à la maintenance et d’efficacité. », détaille Suman Ray, Chef de produit senior SMR chez Arabelle Solutions. « Chez Arabelle Solutions, nous développons un panel complet de turbines à vapeur, basé sur la standardisation et la modularisation, adaptées à toutes les puissances des SMR. » conclut-il.

10h00

La réplication au cœur des enjeux de standardisation

« La Chine a prouvé que la réplication et la standardisation permettent d’obtenir des gains économiques et de temps sur les projets de réacteurs nucléaires, souligne Marc Duret, responsable développement et vente de Framatome. Alors que Framatome va largement augmenter sa capacité de production, il faut que nous nous inspirions de ce modèle qui fonctionne. »

Parmi les leçons à retenir :

  • « Ne commence pas un projet si tu n’es pas prêt. Et si tu penses que tu es prêt, vérifie que c’est bien le cas. »
  • « Plus il y a de réplication et de standardisation d’un projet, plus la réplication et la standardisation deviennent efficaces. »

Dans ce cadre, le projet de Sizewell C ressort comme un exemple à suivre. « Avec ce projet, nous observons les premiers bénéfices de la standardisation, note Bertrand Michoud, directeur exécutif de Sizewell C. Le fait d’avoir un design stabilisé bien en amont de la construction nous a permis de dérisquer la manufacture d’une partie des composants. La réplication du design n’était pas acquise au départ. Cela nous a demandé beaucoup d’efforts pour les conditions de sites, pour la phase réglementaire, mais aussi vis-à-vis de la chaîne d’approvisionnement.

Pour autant, la réplication ne nous empêche pas d’innover : il faut répondre au « comment » et non pas au « quoi ». Nous intégrons notamment des innovations dans nos procédés, issues des bonnes pratiques relevées dans différents projets. »

La réglementation est aussi un défi de la réplication des projets nucléaires. « Jusqu’à présent, la régulation dans le nucléaire a toujours été pensée pour s’occuper des projets « one-of-a-kind », analyse Jose Larios, PDG de Celeros Flow Technology. Il faut faire évoluer cette position pour accompagner la sérialisation des projets. On ne peut pas traiter une tête de série de la même manière que la dixième unité répliquée. »

« La sûreté et l’efficacité ne doivent pas être mises en opposition. Au contraire, lorsqu’une chaîne d’approvisionnement est efficace, cela facilite grandement le travail des autorités de sûreté, rappelle Pierre-Marie Abadie, président de l’ASNR. Pour une réplication efficace des projets, il faut mettre en place une standardisation. Mais au niveau de la sûreté cela n’est pas équivalent à une harmonisation globale. En effet, les régulateurs doivent répondre à des objectifs locaux et spécifiques. »

9h25

Nucléaire : la relance mondiale se confirme dans le rapport “Monde 2025” de la Sfen

Valérie Faudon, DG de la Sfen,  fait le point sur la relance mondiale
La Société française d’énergie nucléaire (SFEN) publie son nouveau rapport mondial “Monde 2025”, qui dresse un panorama complet de la relance du nucléaire à l’échelle internationale. Dans une vidéo tournée sur le salon, Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN, revient sur les grandes tendances : hausse des investissements, nouveaux programmes de construction et retour du financement public. Une analyse essentielle pour comprendre les dynamiques à l’œuvre dans la transition énergétique mondiale.

 

9h00
Bienvenue à ce troisième jour du salon WNE 2025
Retrouvez tous les temps forts de la première journée et de la deuxième journée du salon.