EDF et Data4 : contrat inédit pour alimenter les datacenters en électricité nucléaire
En signant un CAPN de 12 ans portant sur 40 MW de puissance nucléaire, EDF et Data4 inaugurent une nouvelle étape dans la décarbonation des centres de données. Ce partenariat stratégique sécurise l’approvisionnement électrique de Data4 et illustre la volonté de la France d’attirer les acteurs du numérique grâce à une énergie bas carbone et compétitive.
EDF et Data4, opérateur européen majeur de centres de données, viennent de franchir une étape inédite en signant un CAPN d’une durée de 12 ans. Avec cet accord, Data4 devient le tout premier acteur du secteur des datacenters à conclure un tel partenariat avec EDF. Ce contrat lui permet de disposer d’une quote-part de puissance de 40 MW issue du parc nucléaire. Elle alimentera ses trois campus de datacenters situés sur le territoire français. Les premières livraisons d’électricité sont prévues dès 2026, pour un volume annuel estimé à environ 230 GWh.
Un contrat offrant un avantage stratégique décisif pour Data4…
Dans un contexte où, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation des centres de données devrait plus que doubler d’ici 2030[1], disposer d’une énergie bas carbone abondante devient un enjeu majeur. Du fait de cet accord, Data4 pourra relever deux défis : assurer la sécurité énergétique de ses infrastructures tout en limitant l’empreinte carbone de ses activités.
En sécurisant ainsi son approvisionnement énergétique, Data4 peut également stabiliser ses coûts sur le long terme, tout en s’engageant « à opérer ses datacenters de manière plus durable et à répondre aux attentes des clients et aux impératifs climatiques », explique l’entreprise. Marc Benayoun, directeur d’EDF en charge du Pôle Clients, Services et Territoires, se réjouit : « Cette démarche s’inscrit pleinement dans l’engagement d’EDF en faveur du développement des datacenters en France ainsi que pour la souveraineté énergétique et industrielle du pays ».
Stratégie d’EDF
Plus globalement, Ces contrats permettent aussi à EDF de répondre aux objectifs de l’Elysée de maintenir la compétitivité des industriels et d’attirer les centres de données en France, soucieux d’accéder à une électricité abondante et bas carbone, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre[2]. En début d’année, lors du sommet de l’IA à Paris, le Président de la République Emmanuel Macron lançait lui-même « Plug, baby, plug » appelant les gestionnaire de datacenter (et d’intelligence artificielle) à s’installer en France pour bénéficier de son électricité bas carbone.
En mars dernier, EDF avait lancé deux appels à manifestation d’intérêt (AMI) pour proposer ses terrains à des entreprises du numérique souhaitant implanter de nouveaux centres de données en France. L’électricien met en avant un avantage clé : ces sites disposent d’un raccordement optimal au réseau, permettant une mise en service accélérée des datacenters.
Ces dernières semaines, EDF a enchaîné les signatures de CAPN ou accords similaires avec des industriels. Figurent notamment dans cette série : Lafarge France, les sept sites français de Kem One (Fos-sur-Mer, Lavera, Balan, Berre, Saint-Fons, Saint-Auban et Vauvert), Arkema (Jarrie), Marcegaglia (Ascometal de Fos-sur-Mer) ou encore Aluminium Dunkerque… ■
Par Floriane Jacq (Sfen)
Photo : Image d’illustration de datacenter – @Shutterstock
[1] AI is set to drive surging electricity demand from data centers while offering the potential to transform how the energy sector works – News – IEA
[2] Après Lafarge, EDF signe un contrat avec un opérateur de data centers | Connaissances des énergies