Anne-Isabelle Étienvre : une physicienne engagée sur le nucléaire à la tête du CEA
Anne-Isabelle Étienvre devient administratrice générale du CEA. Forte d’un parcours scientifique et institutionnel remarquable, cette physicienne de formation a présenté devant les parlementaires une feuille de route ambitieuse pour le nucléaire civil et militaire, au service de la souveraineté technologique et énergétique de la France.
Le 11 juillet dernier, Anne-Isabelle Étienvre a été nommée administratrice générale du CEA. Elle succède à François Jacq, qui a pris la direction du Centre national d’études spatiales (CNES). Cette nomination, d’une durée de quatre ans, a été entérinée par le Parlement, recueillant 46 votes favorables contre 4 défavorables.
Avant cette nomination, Anne-Isabelle Étienvre occupait, depuis novembre 2023, le poste de directrice de la recherche fondamentale au CEA. Diplômée de l’École normale supérieure de Paris-Saclay, agrégée de sciences physiques et titulaire d’un doctorat en physique des particules, elle a notamment dirigé le Service de physique des particules à partir de 2014, puis l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (Irfu) de 2016 à 2022. Elle a également exercé la fonction de conseillère recherche auprès de la ministre chargée de la Recherche, avant de prendre la direction de la recherche fondamentale du CEA en 2023.
Son projet pour le CEA
Pour son mandat, Anne-Isabelle Étienvre a présenté devant les parlementaires un programme articulé autour de sept axes prioritaires. En premier lieu, elle souhaite renforcer les équipes de recherche dédiées à la défense. Deuxièmement, elle entend établir une feuille de route conjointe avec l’industrie nucléaire. En particulier, elle vise à finaliser, d’ici la fin de l’année, un programme de recherche axé sur la fermeture du cycle du combustible, en cohérence avec les recommandations du dernier Conseil de politique nucléaire (CPN).
La nouvelle administratrice générale prévoit également d’intensifier les activités de recherche et développement (R&D) dans le domaine des énergies décarbonées, et de soutenir l’écosystème des startups développant des petits réacteurs modulaires (SMR). Un suivi rigoureux du calendrier et des coûts du réacteur de recherche Jules-Horowitz figure aussi parmi ses priorités. Enfin, la promotion des femmes dans les carrières scientifiques, dès le plus jeune âge, constitue un engagement fort de son mandat. ■