Cordemais : fin du charbon en 2027, place au nucléaire - Sfen

Cordemais : fin du charbon en 2027, place au nucléaire

Publié le 30 mai 2025

Le site EDF de Cordemais (Loire-Atlantique), l’une des deux dernières centrales à charbon en activité en Métropole avec Saint-Avold (Moselle), cessera définitivement sa production le 31 mars 2027. EDF a confirmé sa volonté de maintenir une activité industrielle sur place, en reconvertissant le site au profit de la filière nucléaire, à travers la construction d’une usine de préfabrication de tuyauteries pour les futurs réacteurs EPR2.

Un virage stratégique pour le site

La décision s’inscrit dans un double contexte : d’une part, la mise en œuvre de la loi énergie-climat de 2019 qui prévoit l’arrêt du charbon pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ; d’autre part, l’abandon du projet Ecocombust évoqué dès septembre 2024, qui visait une conversion à la biomasse mais « les conditions technico-économiques des projets envisagés n’étaient pas réunies », écrit EDF dans un communiqué.

Pour garantir un avenir industriel au site, EDF, via sa filiale Framatome, a lancé des études en vue d’y implanter une usine spécialisée dans la fabrication de tuyauteries pour le circuit secondaire des futurs réacteurs EPR2. Le plan de conversion, remis aux autorités compétentes en 2025, a été validé à l’issue de la consultation du Comité social et économique central d’EDF.

Un calendrier industriel structuré

Les unités 4 et 5 de la centrale charbon seront arrêtées définitivement au 31 mars 2027. D’ici là, les équipes assureront à la fois la continuité d’exploitation et la préparation du démantèlement. En parallèle, le lancement des travaux de la future usine est prévu en 2026, pour une mise en service industrielle envisagée fin 2028.

L’unité de fabrication pourra à terme employer jusqu’à 200 salariés, et contribuera à la montée en puissance de la filière nucléaire française dans le cadre du programme EPR2. Ce projet, en cohérence avec les annonces gouvernementales récentes sur la relance du nucléaire, permettra à EDF de valoriser l’expertise existante sur le site tout en accompagnant la réindustrialisation des territoires.

Une transition socialement encadrée

EDF a annoncé conduire cette fermeture « avec responsabilité », en accompagnant individuellement les salariés dans leur parcours professionnel. Cordemais emploie actuellement environ 350 agents. ■

Par Ludovic Dupin (Sfen)
Image : Centrale à charbon de Cordemais – @EDF/JoncherayValery