4. Vers une évolution des règles d’exploitation de l’EPR Flamanville

Comme dans toute centrale nucléaire, les Règles générales d’exploitation (RGE) encadrent en détail l’exploitation de l’EPR Flamanville 3. Ce règlement d’environ 4 000 pages, considéré aujourd’hui comme trop complexe, devrait être repensé afin de trouver un cadre équilibré entre exigence de sûreté et opérabilité.

L’exploitation d’un réacteur nucléaire est dictée par sa conception mais aussi par les règles qui encadrent toutes les activités de conduite, de surveillance, de maintenance, tout au long de sa vie. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire, les Règles générales d’exploitation (RGE) sont « un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées » (voir encadré). Que faire dans une situation donnée et comment le faire ? Tel est l’objet de cet épais corpus. Les RGE, qui existent pour toutes les installations nucléaires, rythment au quotidien la vie de l’exploitant. Leurs règles varient selon les pays, mais aussi selon les installations.

Les RGE de l’EPR de Flamanville sont aujourd’hui les plus complexes du parc nucléaire français et le sont également bien plus que celles des EPR étrangers. Noëlle Laneyrie, qui oeuvre à la direction de l’Ingénierie, sûreté-conception, chez EDF en convient : « À Flamanville 3, il y a une complexité accrue sur différents niveaux. Il y a énormément de situations prévues dès la conception, ce qui conduit à identifier des dispositions qui font l’objet d’une déclinaison quasi-exhaustive ». Ainsi, sur Fla 3, treize chapitres de RGE ont été validés par l’ASN, contre quatre sur le parc historique.