Obs’COP 24 : Opinions, nucléaire et climat - Sfen

Obs’COP 24 : Opinions, nucléaire et climat

Publié le 5 décembre 2024

L’étude climat Obs’COP fait l’état des lieux des opinions, connaissances, attentes et de l’engagement face au changement climatique dans le monde. Les résultats de l’édition 2024, publiés en novembre, offrent ainsi une vision détaillée de 30 pays de cinq continents via un échantillon représentatif de 23 500 personnes.

Le changement climatique est bien ancré dans les préoccupations à travers le monde, tant il inquiète 45 % de la population mondiale, juste derrière le coût de la vie (65%). En France, le changement climatique apparaît dans les “sujets les plus préoccupants” de 48 % des sondés derrière le coût de la vie (65 %), le système de santé (54%) et la criminalité/délinquance (52 %). Cependant, au global et en France, la priorité environnementale recule au profit de préoccupations économiques. « Le changement climatique est une préoccupation qui s’installe durablement dans les opinions publiques. Là où l’on observe un retour en arrière, c’est sur le côté émotionnel du changement climatique », analyse Didier Witkowski, Directeur des Études à la direction communication du groupe d’EDF lors d’un événement Sfen.

Une priorité climatique en baisse

La détérioration des perspectives économiques en Europe et en Asie inquiète les populations qui accordent plus d’importance à la croissance économique qu’aux problématiques environnementales. L’inquiétude que génère le changement climatique est en recul depuis trois ans à l’échelle globale (-3 points entre 2023 et 2024), tout comme en France où la part de personnes “très préoccupées” passe de 35 % en 2022 à 29 % en 2024. Même si les effets du changement climatique s’intensifient, l’attention de la population change dans un contexte géopolitique tendu : les conflits armés sont la seconde préoccupation des Européens (50%) après le coût de la vie (57%).

Sur le sujet du Climato-scepticisme, pour 9 personnes sur 10 le changement climatique est une réalité, mais environ un tiers pense qu’il n’est pas d’origine humaine (28 % dans le monde et 23 % en France). Ce climato-scepticisme est partagé dans les pays du Golfe et plus globalement dans les pays dépendant ou producteur d’énergies fossiles (Australie, Japon, Norvège, Pologne…). « La question du climat n’est pas seulement scientifique. C’est aussi une question économique et une volonté, ou non, d’adhérer à des arguments souvent énoncés par des gens qui s’en prennent à votre modèle ou à votre spécificité économique », explique Didier Witkowski.

Une évolution en faveur du nucléaire

En ce qui concerne les moyens de production électrique, les opinions sur le nucléaire évoluent favorablement : entre 2021 et 2024 le nucléaire, en tant qu’énergie d’avenir, gagne +11 points en France, +14 en Europe et +7 points à l’échelle mondiale. Cela étant, 56 % de la population estime que les centrales nucléaires émettent, beaucoup ou assez, de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. En France, ce chiffre est de 48 %, dont 25 % considèrent que ces centrales produisent beaucoup de CO2. La part de la population en faveur du nucléaire reste bien inférieure que celle favorable aux panneaux solaires (84%) et aux éoliennes (67 %). À l’échelle mondiale, 29 % de la population mondiale reste favorable aux centrales à charbon et 41 % pour les centrales à gaz. C’est bien inférieur en France avec 13 % des sondés en faveur des premières et 26 % des secondes. Par ailleurs, la France fait partie des pays avec le plus fort soutien au nucléaire avec 57 % contre 47 % dans le monde. Il s’agit même du sixième pays où le soutien au nucléaire est le plus fort derrière la République tchèque, la Pologne, la Chine, l’Égypte et le Nigeria, mais juste devant la Suède et la Belgique. ■

La rédaction (Sfen)

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