Sortie des fossiles et nouveaux réacteurs : la déclaration de politique générale d’Élisabeth Borne
Le 6 juillet, Élisabeth Borne a exposé devant les parlementaires sa déclaration de politique générale. L’occasion pour la Première ministre de mettre l’accent sur l’urgence écologique et de confirmer la construction de nouveaux réacteurs. Elle a aussi annoncé une prise de possession du capital d’EDF à 100 %.
C’est face à une Assemblée nationale animée que la cheffe du gouvernement a énoncé, le mercredi 6 juillet, les grandes orientations de son projet de gouvernement. Le parti présidentiel ne bénéficiant que d’une majorité relative (250 députés), le gouvernement devra travailler avec l’opposition pour faire passer les projets de loi. Cette situation inédite depuis le début du quinquennat s’est traduite dans le discours de la cheffe du gouvernement qui a cherché à associer les présidents des groupes parlementaires. Une façon, sans doute, d’inclure l’opposition à des projets de loi qui ne pourront pas se faire sans eux, entre autres sur les sujets énergétiques et nucléaires.
Sur la méthode, la Première ministre a plaidé pour une politique de compromis « je veux qu’ensemble, nous redonnions un sens et une vertu au mot « compromis », depuis trop longtemps oublié dans notre vie politique ». Comme pour illustrer son propos, la cheffe du gouvernement a fait appel à différentes idées et figures politiques de tout bord politique et elle a rappelé son ambition de construire ses projets en associant les élus locaux et les corps intermédiaires.
Un cap écologique
« Nous voulons être, nous serons, la première grande nation écologique à sortir des énergies fossiles », assure Élisabeth Borne. Elle a souligné l’importance de la responsabilité environnementale en premier lieu et a plaidé pour le remplacement des énergies fossiles par « par des solutions décarbonées ».
En anticipation de la toute première Loi de programmation de l’énergie et du climat (LPEC) qui devra être adoptée d’ici juillet 2023, la cheffe du gouvernement a annoncé une vaste concertation « dès le mois de septembre » afin de définir « filière par filière, territoire par territoire » des objectifs de réduction d’émissions ainsi que les étapes et des moyens qui les accompagneront.
Des nouveaux réacteurs
Dans la droite lignée du discours présidentiel de Belfort, la Première ministre a réaffirmé la nécessité de s’appuyer sur « d’un mix énergétique équilibré autour des énergies renouvelables et du nucléaire ». Concernant l’atome, Élisabeth Borne a rappelé la volonté du gouvernement d’investir dans la construction « des nouveaux réacteurs » et dans l’innovation de cette énergie « décarbonée, souveraine et compétitive ».
Dans ce contexte, Élisabeth Borne a confirmé la volonté de l’état de détenir 100 % du capital d’EDF. Elle explique qu’il s’agit d’avoir « le plein contrôle de l’entreprise et se donner les marges financières pour accomplir les investissements nécessaires ». Cette annonce, qui permettrait au gouvernement de faciliter les négociations avec Bruxelles, alimente déjà les discussions sur le futur modèle d’EDF.
Pour réussir la transition écologique, il faut pouvoir la piloter.
Je vous confirme aujourd’hui, l’intention de l’État de détenir 100% du capital d’EDF. pic.twitter.com/hSV1f4kuwS
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) July 6, 2022
Dans le même temps, le gouvernement a publié un communiqué, le jeudi 7 juillet, annonçant le départ prochain du président d’EDF, Jean-Bernard Lévy. Le communiqué précise que « compte tenu de la limite d’âge fixée par les statuts de la société », la présidence actuelle d’EDF prendra fin au plus tard le 18 mars 2023. Par la même occasion, le gouvernement trace les objectifs du nouveau président, qui devra se concentrer notamment sur l’accélération du développement des énergies renouvelables et « le lancement du programme de construction de six réacteurs nucléaires EPR 2 ». ■