Position de la Sfen sur la phase industrielle pilote du projet Cigéo 

Dans le cadre de la concertation sur la phase industrielle pilote (PhiPil) du projet Cigéo, l’Andra a soumis à la Commission « Orientations » du PNGMDR (CO-PNGMDR) ses propositions portant sur deux volets : la gouvernance et les aspects techniques de cette phase. La PhiPil constitue la première étape opérationnelle du projet Cigéo, destinée à conforter en conditions réelles les procédés techniques, les modes de gestion et la gouvernance du stockage profond avant son passage à la phase industrielle complète. La loi prévoit, en fin de PhiPil, le vote d’une nouvelle loi « fixant les conditions de poursuite éventuelle du stockage ».

La CO-PNGMDR a pour mission de débattre et de confronter les points de vue afin d’éclairer les décideurs publics dans le cadre du Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Elle rassemble les principaux producteurs de déchets, les autorités administratives nationales et locales, des associations, ainsi que des fédérations professionnelles ou sociétés savantes, parmi lesquelles figure la Sfen.

Il est attendu des membres de la CO-PNGMDR qu’ils se prononcent sur les propositions formulées par l’Andra. Celles-ci seront instruites en trois temps par la gouvernance du Plan : le 9 octobre, le 3 décembre, puis au début de l’année 2026. À l’issue de cette instruction, la présidence de la Commission remettra au ministère chargé de l’énergie un avis circonstancié issu des discussions plénières. Le ministère définira ensuite, par décret, les objectifs et les critères de réussite de la phase industrielle pilote de Cigéo.

Résumé de notre position :

La Sfen salue le travail de concertation mené par l’Andra afin de construire collectivement les propositions relatives à la phase industrielle pilote (PhiPil) du projet Cigéo. Cette phase a associé largement les parties prenantes à travers des ateliers, des groupes de travail et des échanges publics.

• La Sfen rappelle que le stockage géologique profond est la solution considérée comme la plus sûre et la plus durable par la communauté scientifique internationale. La moitié des déchets étant déjà produits, ni la sortie du nucléaire ni la recherche sur la transmutation ne peuvent constituer une alternative crédible. L’entreposage en surface est une option risquée à long terme, car on ne peut exclure à long terme des situations d’instabilité sociétale.
• La PhiPil de Cigéo a pour objectif de conforter la robustesse industrielle des choix techniques en conditions réelles et d’optimiser les processus avant le déploiement à grande échelle.
• La Sfen estime, qu’après un processus politique et scientifique de plus de trente ans, la mise en oeuvre industrielle de la Philpil nécessitera une continuité politique. Après la phase de construction, et la délivrance de l’autorisation de mise en service, l’Andra estime à 5 ans la durée nécessaire pour procéder aux essais à chaud. L’Andra a prévu d’informer régulièrement les parties prenantes sur l’avancement du chantier, notamment dans le cadre de la Commission locale d’information qui doit se mettre en place.
• La Sfen estime nécessaire d’éviter une discontinuité industrielle en fin de PhiPil, dans l’attente du vote de la loi. Le risque associé serait alors de perdre des compétences précieuses acquises au seins des équipes projet et la chaine industrielle. La Sfen soutient la proposition de l’Andra d’assurer, dans l’attente du vote de la loi, la continuité de l’exploitation dans les conditions autorisées lors de la première autorisation de mise en service.