4e réexamen périodique : exploiter le parc nucléaire dans la durée
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a lancé une consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe d’EDF au-delà de leurs 40 ans.
32 réacteurs de 900 MW, sur un total de 56 réacteurs aujourd’hui en exploitation, sont concernés par le passage de la quarantaine. Ces réacteurs ont été mis en service entre 1979 (Bugey 2) et 1987 (réacteur B4 de Chinon).
Comme le rappelle l’ASN, si les 40 ans correspondent à la durée de fonctionnement initialement envisagée par EDF, les réacteurs français ont été autorisés sans limitation de durée de fonctionnement. Chaque réexamen périodique d’un réacteur nucléaire permet de définir à quelles conditions sa poursuite de fonctionnement pour 10 ans est possible.
La Sfen rappelle dans sa réponse à la consultation que :
- Prolonger l’exploitation du parc nucléaire français est un atout pour assurer notre sécurité d’approvisionnement électrique et répondre à nos objectifs climatiques. En l’absence de solutions de stockage à grande échelle, la France peut compter sur ce socle de production pilotable pour assurer sa sécurité d’approvisionnement. L’expérience d’autres pays a montré que la fermeture prématurée de centrales nucléaires conduit à une stagnation voire à une augmentation des émissions de CO2. Enfin, la plus récente étude internationale de l’OCDE établit que l’exploitation des centrales nucléaires dans la durée reste aujourd’hui la solution la plus compétitive pour produire de l’électricité.
- Les conditions de poursuite d’exploitation au-delà de quarante ans vont permettre au parc nucléaire d’atteindre le plus haut niveau de sûreté. De nombreux pays dans le monde ont déjà prolongé l’exploitation de leurs réacteurs au-delà de 40 ans : fin 2019, 92 réacteurs, représentant 17 % de la capacité mondiale de production, avaient dépassé les 40 ans. Le quatrième réexamen vise à la fois la conformité des installations aux règles de sûreté qui lui sont applicables, des améliorations permettant de faire face à certaines agressions d’intensité extrême, mais aussi une réévaluation du niveau de sûreté pour tendre vers les objectifs de sûreté des réacteurs de troisième génération de type EPR.
- La filière nucléaire s’organise pour relever les défis du programme industriel. Les premiers chantiers « tête de série » se sont déroulés dans de bonnes conditions. Le grand carénage a permis la mise en place d’une nouvelle organisation industrielle, et bénéficiera des avancées du plan excell d’excellence industrielle pour la filière nucléaire. Enfin les quatrièmes réexamens de sûreté ont permis à la filière de développer et de mettre en œuvre les technologies les plus innovantes dans de nombreux domaines, que ce soit dans le numérique, les dispositifs de sûreté, ou les matériaux.