Petits réacteurs nucléaires innovants : l’enjeu des combustibles
Cette note technique inédite de la SFEN, menée avec plusieurs experts de la filière, dresse un panorama des combustibles envisagés pour les réacteurs nucléaires avancés et les petits réacteurs modulaires (AMR/SMR). Elle se concentre sur trois grandes familles de technologies : les réacteurs à haute température (RHT), les réacteurs à neutrons rapides (RNR) refroidis au sodium ou au plomb, et les réacteurs à sels fondus (RSF).
Les combustibles associés présentent des niveaux de maturité très contrastés. Les particules Triso des RHT bénéficient d’un retour d’expérience international significatif et offrent des performances de sûreté élevées, même si leur recyclage demeure un enjeu de recherche et développement. Les combustibles MOX pour RNR, en particulier dans la filière sodium, s’appuient sur un savoir-faire industriel éprouvé, notamment en France, avec des perspectives identifiées de réindustrialisation et sans verrou technologique majeur identifié. À l’inverse, les sels combustibles des RSF, bien que porteurs de forts potentiels en matière de flexibilité, de recyclage et de valorisation des actinides, restent à un stade exploratoire, avec de nombreux défis scientifiques, technologiques et réglementaires à lever.
L’étude met en évidence les atouts spécifiques de la France sur chacune de ces filières, hérités de programmes passés, d’infrastructures industrielles existantes et d’un écosystème de recherche actif. Elle souligne également les enjeux structurants à venir : sécurisation des approvisionnements en matières fissiles, montée en maturité industrielle, qualification des combustibles et intégration dans une vision cohérente du cycle du combustible pour les réacteurs avancés.