La France investit-elle trop ou pas assez dans la R&D nucléaire ?
La France investit aujourd’hui 1,2 milliard d’euros annuellement, dans la R&D nucléaire, pour un chiffre d’affaires de 50 milliards d’euros (soit un taux d’investissement de l’ordre de 2 %). Le soutien public est de 500 millions d’euros environ1, et l’investissement des exploitants est de l’ordre de 700 millions2.
Vu l’aide modeste publique européenne à la fission nucléaire, la France porte une grande part des efforts de R&D nécessaires pour soutenir une compétence européenne sur cette technologie stratégique.
Les montants publics incluent aujourd’hui le renouvellement des installations de recherche et de test, par ailleurs utilisées dans le domaine médical. Le réacteur de recherche Jules Horowitz (RJH), actuellement en construction, produira 25 à 50 % des besoins européens en certains isotopes médicaux.
Les investissements de R&D dans le nucléaire permettent à la France de disposer aujourd’hui de compétences différenciantes dans des domaines scientifiques de pointe. Par exemple, la R&D menée historiquement au CEA en chimie séparative pour l’industrie nucléaire contribue à la R&D nécessaire au recyclage des batteries. De même, les avancées conduites au CEA dans les semi-conducteurs permettent de proposer des technologies en rupture dans le domaine du solaire photovoltaïque.