[Vidéo] L’EPR de Flamanville débute sa répétition générale avant sa mise en service

L’EPR de Flamanville est désormais sur la rampe de lancement. L’ensemble des reprises de soudures étant achevé, c’est dans la phase clé des essais de requalification d’ensemble que le futur réacteur est désormais engagé. Pendant une dizaine de semaines, la machine va être testée dans les moindres détails avant de recevoir au printemps son combustible avec l’accord de l’ASN.
« Le moment est venu de porter un autre regard sur l’EPR de Flamanville. Cette usine symbolise une étape charnière de l’histoire du nucléaire en France ». C’est ainsi, dans un message sur Linkedin, que Xavier Ursat, directeur de l’ingénierie et de nouveau nucléaire chez EDF, marque la nouvelle étape importante du futur réacteur français. En effet, viennent de s’engager les essais de requalification d’ensemble (ERE). EDF décrit cette étape, sur son compte X, comme « le début de la dernière répétition générale avant le démarrage de l’EPR ».
L’EPR de Flamanville commence aujourd’hui ses essais de requalification d’ensemble.
Une étape qui nous projette vers le démarrage du réacteur, après 4 ans d’un énorme travail, pour reconstruire une partie des soudures du circuit secondaire. pic.twitter.com/S4PFOdbKvO— Xavier URSAT (@xursat) October 1, 2023
Concrètement, Alain Morvan, directeur du projet Flamanville 3, décrit les étapes à venir qui visent à tester 155 systèmes : « Nous avons déjà commencé depuis une quinzaine de jours à remplir le circuit primaire, pour vérifier le bon fonctionnement des automatismes et du système d’injection de sécurité du réacteur. Après la mise sous vide, le circuit primaire principal a été pressurisé, permettant le démarrage des 4 groupes motopompes primaires (GMPP).
Suite à cela et après la remise en service des générateurs de vapeur (GV), le circuit primaire principal poursuivra sa montée en pression et en température. Le pressuriseur sera mis en service afin d’établir et maintenir une pression de 155 bars. La température de l’eau va également s’élever grâce à l’apport thermique des 4 GMPP jusqu’à atteindre les 303 degrés. Les conditions de fonctionnement en « arrêt à chaud » de l’EPR seront alors testées.
Le circuit secondaire a également été rempli d’eau. Par échange de chaleur, au niveau du GV, l’eau du circuit secondaire va être chauffée et se transformer en vapeur. Dans le cadre des ERE, la vapeur produite sera dirigée vers le condenseur. Grâce à cet appareil formé de 92 000 tubes dans lesquels circule de l’eau froide en provenance de la mer, la vapeur se retransformera en eau. Par ailleurs, grâce à cette vapeur produite dans les GV, un essai de lancement turbine sera également réalisé pendant cette phase pour atteindre les 1500 tours/minute, vitesse de fonctionnement normal ».
Nouvelle expertise dans la soudure
Dans la vidéo publiée par Xavier Ursat, il est expliqué que le lancement a été rendu possible par le succès de la reprise des soudures du circuit secondaire : « Plusieurs centaines de soudures dont certaines très complexes ont pu être reconstruites (…) Ces opérations ont permis d’inventer de nouvelles méthodes de travail, de développer des robots ultraperfectionnés et de reconstituer une expertise de soudage de pointe en France ». La reprise de certaines soudures a demandé un très haut niveau de technicité et a décalé significativement le calendrier du chantier.
Le démarrage de l’EPR de Flamanville est prévu pour 2024. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d’ailleurs de clôturer sa consultation publique sur la mise en service du réacteur. Elle précise maintenant : « L’ASN prendra position lorsque les résultats des essais du réacteur, visant à vérifier la conformité de l’installation à sa démonstration de sûreté, seront satisfaisants, que les dernières justifications concernant la sûreté de l’installation auront été apportées et que l’exploitant sera prêt à engager les opérations de démarrage. Cette autorisation est nécessaire pour le chargement du combustible dans le réacteur, qu’EDF prévoit au cours du premier trimestre 2024 ». ■