Un reportage de TF1 sur les réparations des corrosions sous contrainte

Les journalistes du JT de TF1 ont pu se rendre sur le site de la centrale de Chinon pour filmer les travaux de réparation des tuyaux suspectés de corrosion sous contrainte (CSC). Une vision claire et transparente des travaux en cours sur le parc nucléaire français.
Dans le journal télévisé de TF1 du 16 septembre, les journalistes de la chaine ont été invités à la centrale de Chinon pour découvrir le phénomène dit de « corrosion sous contrainte » (CSC) et la méthode de réparation des tuyaux qui ont été déposés. Dans ce court passage d’environ trois minutes, le travail de soudure est particulier mis en avant. « C’est de la formule 1, c’est la Rolls-Royce de la soudure », explique un opérateur de Altrad. « Il faut environ deux mois avant d’arriver à cette qualité », ajoute-t-il.
Passionnant reportage à @EDFCHINON où les équipes @TF1info ont pu filmer au plus près du chantier de contrôle et de soudage, après la découverte de corrosion sous contrainte sur certains réacteurs du parc. Reportage complet sur: https://t.co/QLEFh0lqgt pic.twitter.com/Kc5yw1t9tm
— Valerie Faudon (@ValerieFaudon) September 17, 2022
Pour mémoire, le phénomène de CSC a été découvert fin 2021 sur le circuit d’injection de sécurité (RIS) de plusieurs réacteurs, à l’occasion d’arrêts programmés. C’est grâce à l’utilisation d’outils de contrôle non destructif de plus en plus performants que cette indication a été repérée sur une partie inattendue du réacteur. EDF a dû découper les tuyaux de plusieurs réacteurs pour comprendre l’étendue de ce phénomène sur ce parc. Il s’est révélé affecter en priorité les réacteurs les plus récents du parc. Si les causes sont multiples, une des explications est le design des tuyaux concernés qui a évolué au fil des paliers.
Un programme de surveillance validé
Actuellement, une quinzaine de réacteurs sont à l’arrêt en raison de l’investigation sur le phénomène de CSC. La dépose de tuyaux, que les CSC soient avérées ou non, demande ensuite un long et précis travail de réparation. À l’avenir, la situation devrait être plus simple pour l’électricien. En effet, le 28 juillet dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a validé le programme de surveillance d’EDF. « EDF prévoit de contrôler l’ensemble de ses réacteurs d’ici 2025, en priorisant le contrôle de ces zones les plus sensibles des réacteurs N4 et P’4. Les contrôles seront réalisés sur les réacteurs avec un nouveau procédé de contrôle non destructif par ultrasons. Ce procédé a été développé dans l’objectif de pouvoir détecter de façon fiable des fissures de CSC et de pouvoir estimer leur profondeur », explique le gendarme de l’atome.
La remise en service des réacteurs arrêtés pour suspicions de CSC est clé pour la France. Alors que l’Europe est soumise à une crise de l’approvisionnement en gaz et à une crise des prix de l’énergie, la sécurité d’approvisionnement du pays sera liée à la disponibilité des réacteurs nucléaires. Dans une hypothèse prudente où 45 GW (sur 63 GW) de nucléaire serait disponible en janvier 2023, le gestionnaire du Réseau de transport électrique (RTE) a estimé, dans son analyse prévisionnelle de l’hiver 2022-2023, qu’il n’y avait aucun risque de blackout même si la situation sera tendue. Les experts expliquent que « l’incertitude sur le périmètre des contrôles et des réparations (des CSC, ndr) a diminué au cours des derniers mois, ce qui constitue une nouvelle très positive pour la gestion du système ». ■