Technocentre de Fessenheim : la CNDP annonce la tenue d’un débat public
Le 14 février 2024, la Commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé la tenue d’un débat public concernant le projet de technocentre à Fessenheim sur le site de la centrale nucléaire fermée en 2020. Le projet permettra de valoriser les métaux issus du démantèlement des installations nucléaires.
Le démantèlement des installations nucléaires et le remplacement de gros composants va générer une certaines quantité de déchets métalliques. En France, deux gisements de métaux présentant des enjeux importants de valorisation ont été identifiés : les diffuseurs et leurs circuits issus du démantèlement de l’usine d’enrichissement Georges Besse à Orano Tricastin (part valorisable estimée à 136 000 tonnes) et les générateurs de vapeur (GV) des centrales nucléaires (part valorisable estimée à 100 000 tonnes), qui sont remplacés au cours de l’exploitation du réacteur ou déposés lors des opérations de démantèlement. En outre, les producteurs estiment que 500 000 tonnes de déchets métalliques très faiblement radioactifs, potentiellement valorisables, seront produits au total en France à l’issue du démantèlement des installations existantes. Une valorisation rendue possible par un décret (n°2022-175) adopté en 2022. Avant ce décret, la réglementation française considérait un déchet comme radioactif non pas en fonction de sa radioactivité, mais de son lieu de production. Les pratiques de l’Hexagone contrastait alors celles de nombreux pays, dont l’Allemagne, la Belgique, la Suède et les États-Unis, où les réglementations associent généralement le stockage et la valorisation (IRSN 2016).
Deux ans après la publication du décret et suite à la saisine du groupe EDF, la Commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé un débat public pour le projet de technocentre sur le site de la centrale de Fessenheim. Celui-ci permettra de valoriser les matériaux métalliques fondus en lingots.
Le recyclage de ces déchets dits de très faible activité (TFA) permet d’envisager le renforcement d’une économie circulaire au sein de la filière nucléaire. « Recycler une tonne de métal, c’est économiser de la ressource naturelle et c’est 60 % d’émissions de CO2 en moins par rapport à la production de cette tonne d’acier à partir de minerais », explique Sylvain Granger, directeur déconstruction et déchets EDF et président exécutif de Cyclife. En fin d’année, une commission indépendante sera nommée et chargée d’animer le débat public autour de ce projet.
Découvrez le projet en détails via notre webinaire [Replay] Économie circulaire : le nouveau projet de Technocentre à Fessenheim. ■