Le réacteur à sel fondu de Terrestrial Energy entame une étape clef - Sfen

Le réacteur à sel fondu de Terrestrial Energy entame une étape clef

Publié le 23 octobre 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
  • Réacteur de 4e génération
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Le réacteur à sels fondus (Integrated Molted Salt Reactor) de la start-up canadienne Terrestrial Energy a démarré la phase ultime avant sa demande de certification (Pre-Licensing Vendor Design Review) auprès de la Commission canadienne de sûreté nucléaire.

La phase de pre-licensing, si elle est facultative, permet à un industriel d’engager un dialogue technique et récurent avec l’autorité de sûreté en amont du projet, et ainsi de s’assurer de la pertinence de ces choix. Pour Terrestrial Energy, la réussite de cette phase ouvrirait la voie aux demandes de licence de site.

La première phase de l’examen avait été achevée en novembre 2017. Terrestrial Energy était alors le premier réacteur à obtenir un avis réglementaire officiel d’une autorité de sûreté occidentale concernant la génération IV. L’IMSR est maintenant le premier concept de génération IV à entrer dans la deuxième phase de ce processus.

L’IMSR est un concept de petit réacteur modulaire (SMR), voire de micro SMR, dont la puissance des modules varierait de 30 à 200 MWe. Une puissance qui le rendrait parfaitement adapté à la fourniture d’énergie aux communautés isolées du grand Nord canadien ou aux opérations industrielles, notamment dans un contexte de fourniture d’électricité en réseau et hors réseau, en remplacement des générateurs diesel.

La start-up se dit « engagée avec les régulateurs et les partenaires industriels » pour terminer l’ingénierie de son IMSR et mettre en service les premiers réacteurs d’ici la fin des années 2020. Parallèlement, en septembre, Terrestrial Energy a signé un accord avec l’exploitant Southern Company pour démontrer la viabilité d’une cogénération d’hydrogène avec son réacteur.

 

 

Clap de fin pour Transatomic Power

A l’instar des start-up des autres industries, les start-up du nucléaire infusent des idées et osent. Naturellement, beaucoup d’entre elles n’atteignent pas le stade de la commercialisation. C’est le cas de la start-up américaine Transatomic Power qui a annoncé fin septembre l’arrêt de ses activités. Ses fondateurs ne voient en effet pas de débouché industriel pour leur concept de réacteur à sel fondu. La jeune entreprise a annoncé qu’elle mettrait ses travaux dans le domaine public afin de faire progresser la recherche scientifique.

S’il est marquant, notamment car il signe un revers pour ses deux jeunes fondateurs emblématiques, Leslie Dewan et Mark Massie, l’échec de Transatomic Power doit cependant être relativisé. La start-up travaillait en effet sur les réacteurs à sel fondus, technologie qui n’a pas encore atteint de phase d’industrialisation. D’autre part, avec plus de 70 concepts de réacteurs à l’étude dans le monde, il n’y a jamais eu autant de projets nucléaires. Certains avancent d’ailleurs très bien, comme le SMR de NuScale, qui entame la production industrielle de son premier réacteur, ou le « réacteur cigare » de TerraPower, start-up de Bill Gates.

 


Par la rédaction

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