Première aux États-Unis : un réacteur arrêté en 2022 va être redémarré

Compétitif, sûr et bas carbone, le réacteur de Palisades dans le Michigan aux États-Unis, arrêté en 2022, va être redémarré dès que l’autorité de sûreté en donnera l’utilisation. Cet actif permettra à l’État de s’approvisionner avec une électricité compétitive et bas carbone.
La centrale de Palisades (Michigan), mise à l’arrêt en 2022, pourrait devenir la première centrale nucléaire redémarrée avec succès aux États-Unis. Holtec International a en effet déposé un dossier auprès de la Nuclear Regulatory Commission (NRC) afin d’entamer officiellement le processus de demande de réautorisation des activités de production d’électricité de la centrale.
« Notre demande d’autorisation est une étape importante dans l’exploration du potentiel de Palisades à continuer de contribuer aux besoins énergétiques et économiques de la région, tout en adhérant aux normes de sécurité et de réglementation les plus élevées », explique Jean Fleming, vice-président de Holtec International. « Nous comprenons l’importance de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique de notre pays et le rôle essentiel qu’elle joue dans la fourniture d’une électricité sûre, fiable et sans émission de carbone ici au Michigan », ajoute-t-il.
Haut niveau de performance
Holtec assure que les performances de Palisades en matière de sûreté et de fonctionnement correspondaient aux meilleurs standards de l’industrie nucléaire au moment de sa fermeture. L’industriel ajoute que les systèmes et équipements restent bien entretenus et sont « en excellent état matériel ».
Palisades compte un unique réacteur entré en service commercial en 1971. Entergy a annoncé en 2016 son intention de fermer la centrale, la NRC approuvant en 2021 le transfert de la licence d’Entergy à Holtec en vue de son déclassement. Le réacteur à eau pressurisée de 805 MWe a été mis hors service – après 50 ans – par Entergy le 20 mai 2022 et déchargé du combustible le 10 juin.
La vente à Holtec a été finalisée le même mois et Holtec a annoncé quelques jours plus tard qu’elle sollicitait un financement fédéral pour lui permettre de redémarrer la centrale. La société n’a pas été retenue lors de la première phase du programme de crédit nucléaire civil du ministère américain de l’énergie (DOE), mais elle a annoncé en décembre 2022 qu’elle présentait une nouvelle demande.
Des SMR à venir
Avec succès cette fois-ci puisque le 31 juillet dernier, la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, a promulgué le budget de l’État du Michigan pour l’exercice 2024, qui prévoit un financement de 150 millions de dollars pour le redémarrage de la centrale. En août, Holtec a annoncé la signature d’un accord d’achat d’électricité à long terme avec la coopérative à but non lucratif Wolverine Power Cooperative. Dans le cadre de cet accord pluridécennal, Wolverine s’engage à acheter les deux tiers de l’électricité produite par la réouverture de Palisades, le partenaire de Wolverine, Hoosier Energy, achetant le reste. Il comprend également une « clause d’extension du contrat » pour inclure un ou deux petits réacteurs SMR que Holtec prévoit d’installer sur le site.
Holtec a déclaré que la remise en service de Palisades « améliorera considérablement la production d’énergie sans carbone du Michigan, la fiabilité du réseau de la région et diminuera la dépendance de la région à l’égard des coûteuses importations d’énergie ». Les États-Unis comptent à l’heure actuelle 93 réacteurs en opération pour une puissance totale d’environ 96 GW.
Le retour en arrière sur des stratégies de fermetures de réacteurs nucléaires devient monnaie courante dans le monde. Comme indiqué dans le rapport sur la relance du Nucléaire de la Sfen, « de nombreux pays, qui envisageaient, la fermeture de réacteurs nucléaires, ont changé récemment de politiques ». C’est le cas de plusieurs États aux États-Unis (Michigan, Californie…), en France ou en Belgique par exemple. ■