Nucléaire flottant : les industriels créent l’Organisation Maritime de l’Énergie Nucléaire

Un groupement de 11 industriels des secteurs maritime et nucléaire a lancé en avril 2024 NEMO, une organisation qui vise à favoriser le développement du nucléaire flottant en soutenant la révision de normes et standards nucléaires et du droit maritime.
Le 2 avril 2024 a été fondée une nouvelle entité : l’Organisation maritime de l’Énergie nucléaire (NEMO). Cette association internationale composée d’industriels actifs dans les secteurs nucléaire ou naval souhaite faciliter l’émergence des centrales nucléaires flottantes et des navires à propulsion nucléaire. NEMO définit sa mission comme étant « d’apporter son aide aux régulateurs nationaux et internationaux pour créer des règles et des standards appropriés pour le futur déploiement, l’opération et le démantèlement du nucléaire flottant ». Pour ce faire, NEMO espère devenir une plateforme favorisant les échanges entre parties prenantes à travers l’organisation d’événements, de workshops, de webinaires et de publications.
Alors que l’attractivité du nucléaire flottant semble se renforcer auprès des industriels – en témoignent les soutiens aux projets de Terrapower [1], Core Power [2] ou Newcleo [3] – et qu’un déploiement de ces solutions est attendu dans un futur proche, les conventions nucléaires internationales et le droit maritime demandent à être actualisés pour accommoder ces avancées technologiques. Dans cette optique, NEMO déclare vouloir favoriser le rapprochement entre les régulations existantes encadrant les industries nucléaires et maritimes en collaborant notamment avec l’Organisation maritime internationale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Attirer de nouveaux membres
La création de NEMO s’est accompagnée de la nomination du Dr Mamdouh el-Shanawany à la tête du conseil d’administration. Il s’agit de l’ancien chef de la section d’évaluation de la sûreté de l’AIEA et ancien directeur international du nucléaire à Lloyd’s Register, société spécialisée dans les infrastructures maritimes. « Nous sommes très heureux du lancement de NEMO, nous pensons que l’association sera une voix influente et précieuse pour le nucléaire flottant. Nous invitons les parties prenantes qui partagent notre vision et nos valeurs à nous rejoindre dans cette alliance dynamique et tournée vers l’avenir », explique-t-il.
L’association domiciliée à Londres compte à ce jour 11 membres : HD KSOE (Corée du sud), ; JEIL Partners Ltd (Corée du Sud) ; Lloyd Register (UK) ; Core Power (UK) ; BWXT Advanced Technologies (USA); Terrapower (USA); Westinghouse (USA) ; Onomichi Dockyard (Japon) ; VARD Group (Norvège) ; Bureau Veritas (France) ; et RINA (Italie). L’adhésion est ouverte aux entreprises et organisations ayant un intérêt dans le secteur du nucléaire flottant. ■
Par Hippolyte Boutin (Journaliste)
Image : Vue de la barge nucléaire de l’entreprise Seaborg – ©Seaborg
[1] https://www.ship-technology.com/news/hd-hyundai-maritime-nuclear-development-project/
[3] https://www.ship-technology.com/news/newcleo-agreement-nuclear-naval-propulsion-study/