Nouveau record d’investissement dans la fusion nucléaire en 2022 - Sfen

Nouveau record d’investissement dans la fusion nucléaire en 2022

Publié le 21 juillet 2023 - Mis à jour le 3 août 2023

En 2022, 6,21 milliards de dollars ont été investis dans la fusion nucléaire, rapporte la Fusion Industry Association (FIA). Une nette progression depuis 2021. Il faut dire que les startups de la fusion sont de plus en plus nombreuses et affichent des échéances de production commerciale très ambitieuses.

En 2021, le monde de la fusion nucléaire avait déjà connu une vague d’investissements record dans le monde avec 4,8 milliards de dollars. En 2022, la croissance est toujours au rendez-vous puisque, selon le troisième rapport annuel sur l’industrie de la fusion (Global Fusion Industry Report) de la Fusion Industry Association (FIA), en 2022, ce total a atteint 6,21 milliards de dollars. Cela est dû à une base d’investissements de plus en plus large puisque pour son étude la FIA a interrogé 43 entreprises privées spécialisées dans la fusion, contre seulement 27 l’année précédente.

Les fonds supplémentaires proviennent de 27 investissements individuels. Les principaux investisseurs sont TAE Technologies (États-Unis) avec 250 millions de dollars (USD), 200 millions d’USD pour ENN Science & Technology Development Co (Chine), 79 millions d’USD pour Kyoto Fusioneering (Japon) et 55 millions d’USD pour Energy Singularity (Chine). « Bien que le total des nouveaux financements annoncés cette année soit inférieur aux 2,8 milliards de dollars de l’année dernière, il témoigne de la poursuite des investissements et de l’enthousiasme pour ce secteur, même si de nombreux investisseurs technologiques se sont retirés dans d’autres domaines », indique le rapport.

Des horizons de temps très courts

« L’enquête de l’année dernière était dominée par quelques gros investissements (1,8 milliard d’USD dans Commonwealth Fusion Systems et 500 millions d’USD dans Helion Energy), alors que cette année a vu un éventail beaucoup plus large d’investissements plus petits, mais significatifs, y compris des paris sur des entreprises émergentes et de nouvelles approches de la fusion », rapporte la FIA.

Andrew Holland, directeur général de la FIA se réjouit : « Au-delà de l’investissement privé, il est également remarquable que nous assistions à une augmentation des partenariats public-privé et à l’émergence d’un cadre réglementaire pour la fusion, qui réduira les risques liés aux investissements futurs. Cela montre que les gouvernements commencent à planifier l’énergie de fusion et c’est un signe certain de maturation de l’industrie. Tout cela intervient alors que les entreprises se disent de plus en plus confiantes dans leur capacité à atteindre les objectifs ambitieux qu’elles se sont fixés ».

En effet, ces dernières affichent de fortes ambitions. La dernière enquête de la FIA a révélé que quatre entreprises annoncent qu’elles fourniront de l’énergie au réseau d’ici à 2030, et 19 d’ici à 2035. Toutefois, la FIA note que la fourniture d’énergie n’est pas synonyme de viabilité commerciale, et que des défis subsistent. La viabilité commerciale exige un coût suffisamment bas et une efficacité suffisante dans la conversion de l’énergie pour que la fusion soit rentable. Dix-huit entreprises prévoient que leur approche de la fusion sera commercialement viable d’ici 2035 et 13 autres d’ici 2040. ■

Par Ludovic Dupin avec WNN

Image : Réacteur de Avalanches Energy – @AvalanchesEnergy