NICE Future : une coalition d’Etats soutient le nucléaire - Sfen

NICE Future : une coalition d’Etats soutient le nucléaire

Publié le 29 mai 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Une coalition menée par les Etats-Unis, le Japon et le Canada a lancé une initiative destinée à promouvoir le développement de l’énergie nucléaire comme l’une des solutions pour répondre aux grands défis environnementaux. La France, deuxième producteur mondial d’énergie nucléaire et à l’origine de l’initiative Make our planet great again, n’a pas encore rejoint la coalition.

Depuis neuf ans, le Clean Energy Ministerial (CEM) réunit chaque année 24 pays et l’Union européenne. Des Etats qui totalisent 75 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Le 10 avril 2017, Rick Perry, Secrétaire d’Etat américain à l’énergie, s’étonnait que l’énergie nucléaire ne soit pas incluse parmi les énergies propres (« clean energy« ). Un mois plus tard, lors du CEM 2017, à Pékin, il annonçait son intention de lancer une initiative pour promouvoir le nucléaire au côté des renouvelables.

Le projet s’est concrétisé la semaine passée lors de la 9e édition du CEM qui s’est tenue à Copenhague. Menée par les Etats-Unis, le Japon et le Canada, l’initiative a été baptisée Nuclear Innovation : Clean Energy Future (NICE Future). Dès son lancement NICE Future a été rejoint par de nombreux Etats : Royaume-Uni, Russie, Afrique du Sud, Emirats arabes unis, Pologne, Argentine et Roumanie. Une dizaine d’autres serait déjà intéressée. Désormais, l’ensemble de ces Etats, qui n’ont d’ailleurs pas tous du nucléaire dans leur portefeuille énergétique, annoncent l’inclure parmi les énergies propres et entendent favoriser son développement futur.

Il s’agit d’un événement majeur. C’est la première fois que des Etats se mobilisent pour affirmer leur soutien à l’énergie nucléaire, ce qui rappelle l’urgence d’agir à l’heure où les émissions de CO2 ont de nouveau augmenté dans le monde et en France. Cette coalition rejoindra celles qui comptent à l’échelle mondiale et au sein de l’ONU, particulièrement dans le cadre des négociations climatiques où seule l’échelle de la coalition a un poids.

Libérer le potentiel de l’énergie nucléaire

NICE Future souhaite que l’énergie nucléaire revienne dans les discussions internationales sur la protection de l’environnement et dans la lutte contre le changement climatique.

Une position générale précisée par le vice-ministre japonais du METI, Masaki Ogushi : « Notre but est de promouvoir l’innovation en utilisant les idées sortant de l’ordinaire du secteur privé, en continuant le développement de réacteurs incorporant de nouveaux concepts, comme l’harmonisation accrue avec les énergies renouvelables et qui combinent sûreté améliorée, performance et flexibilité. »


Il est temps que le monde reconnaisse le nucléaire comme une énergie propre


NICE Future entend notamment favoriser le développement de l’ensemble des applications énergétiques possibles du nucléaire : cogénération, production de chaleur industrielle ou de chaleur pour les réseaux de chauffage urbain, désalinisation de l’eau mer ou encore approvisionnement en électricité des régions déconnectées des grands réseaux d’électricité.

« Il est temps que le monde reconnaisse le nucléaire comme une énergie propre », a titré Dan Brouillette, Secrétaire d’Etat adjoint à l’énergie des Etats-Unis, dans son communiqué présentant la coalition.

Quid de la France ?

La France, deuxième producteur nucléaire mondial et très engagée sur les questions climatiques n’a pas encore rejoint la coalition. En 2015, déjà, la France n’avait pas inclus l’énergie nucléaire parmi les énergies propres qu’elle entendait développer dans le cadre de l’initiative Mission Innovation lancée lors de la COP21, contrairement à l’Australie, qui n’a pas de nucléaire, au Canada ou encore au Royaume-Uni. Ce paradoxe français est partagé à l’échelle de l’Union européenne : le programme Horizon 2020 sur les énergies propres n’inclut pas le nucléaire dans son portefeuille alors même que cette énergie produit la moitié de l’électricité bas carbone de l’espace européen.

Crédit photo : King Lee/World Nuclear Association


Par Tristan Hurel (SFEN)