Les performances du nucléaire dans le monde, selon la World Nuclear Association

Chaque année la World Nuclear Association (WNA) décrypte en chiffres l’état du parc nucléaire mondial dans le « World Nuclear Performance Report ». On assiste à une dichotomie entre Orient et Occident. Le nombre de réacteurs croît dans le premier et diminue dans le second.
Les 436 réacteurs nucléaires en exploitation en 2021 ont produit un total de 2 653 TWh, 100 TWh de plus qu’en 2020 et très légèrement moins qu’en 2019 (2 657 TWh). Le facteur de charge[1] moyen a été de 82 % avec les deux tiers des réacteurs ayant un facteur de charge supérieur à 75 %. Presque 70 % des réacteurs du parc mondial sont des unités à eau pressurisée (REP).
Une performance accrue au cours de l’exploitation
Le facteur de charge est plus faible lors de la mise en service qu’à 15, 20, 30 ou 40 ans d’exploitation. « Des améliorations de performance au niveau mondial ont été réalisées pour les réacteurs de tous âges, et pas seulement dans les nouveaux réacteurs de conception plus avancée », souligne le rapport.
Le pivot asiatique
On observe un nucléaire mondial de plus en plus à l’est. Le nombre de réacteurs en occident a diminué ces dernières années. En Europe de l’Ouest et centrale, il est passé de 128 tranches en 2019, à 119 en 2021. En Amérique du Nord, sur la même période, nous sommes passés de 117 à 113 réacteurs. En revanche en Asie, sur la même période, le nombre de tranches cru passant de 137 à 144. De plus, l’Asie concentre également 36 des 53 réacteurs en construction en 2021. Les réacteurs connectés au réseau en 2021 sont d’ailleurs tous en Asie, excepté l’unité de Barakah aux Émirats arabes unis qui accueillent néanmoins des réacteurs de technologie coréenne.
Les nouvelles constructions dominées par la Chine et la Russie
La Chine et la Russie se partagent les 10 chantiers de construction lancés en 2021. En effet, seulement trois d’entre eux se trouvent en dehors de ces deux pays et ce sont tous des réacteurs de technologie russe, dont un en Turquie et deux en Inde. Six chantiers se trouvent en Chine et un sur le territoire russe.
Les temps de construction des réacteurs connectés au réseau en 2021 varient entre 56 mois (Tianwan 6) et 122 mois (Kakrapar 3) avec une médiane de 88 mois. Celle-ci était de 120 mois sur la période 1996-2000 et de 58 mois sur la période 2001-2005. « La construction en série et le maintien des compétences grâce à des programmes de construction ont contribué à accélérer les délais », relève le rapport.
Les fermetures de réacteurs
Dix réacteurs ont été définitivement arrêtés dont six en Europe dans deux pays au profil très différent. Le Royaume-Uni a fermé trois réacteurs pour des raisons liées à la technologie du parc. Le pays construit cependant deux réacteurs EPR 1 650 MW et le gouvernement a validé le projet d’en construire deux autres à Sizewell. L’Allemagne, quant à elle, a fermé trois de ses réacteurs fin 2021. Trois autres devraient fermer fin 2022, mais la crise énergétique qui touche particulièrement le pays pousse Berlin à envisager un maintien de ses installations. ■