L’édito de Valérie Faudon, déléguée générale de la Sfen

Électricité, hydrogène, chaleur : le nucléaire gère (RGN 3, 2022)
Il existe désormais un consensus mondial quant au rôle de l’électricité pour atteindre la neutralité carbone : elle doit représenter la moitié de l’énergie finale en 2050. Cependant, d’autres vecteurs seront nécessaires pour décarboner l’économie. Ainsi de l’hydrogène bas carbone, reconnu par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) comme un vecteur énergétique clef pour la décarbonation des transports lourds et de l’industrie. La chaleur bas carbone sera elle aussi un vecteur essentiel destiné aux besoins en chauffage urbain et à la décarbonation des process industriels. Aujourd’hui, la majorité des réacteurs nucléaires installés à l’échelle mondiale produit uniquement de l’électricité. Mais ils peuvent aussi produire d’autres vecteurs énergétiques, en utilisant une partie de la vapeur qu’ils produisent. L’intérêt de réaliser un tel couplage dépend des besoins (électricité, hydrogène, chaleur) du territoire et des synergies qui pourront être ainsi développées. Ce couplage, pour être optimum, doit être prévu dès la conception des réacteurs. Les SMR, plus flexibles, sont plus particulièrement adaptés à cette cogénération. Et même, certains nouveaux modèles en développement auront même une vocation purement calogène.
Selon l’OCDE-AEN, l’énergie nucléaire pourrait permettre d’éviter environ 85 Gt d’émissions de CO2 entre 2020 et 2050 au niveau mondial, avec la prolongation des installations existantes et la construction de nouveaux réacteurs (grandes unités et SMR). Si la production d’électricité représentera la majorité de cette contribution avec 65 Gt de CO2 non émis, la chaleur issue des réacteurs et la production d’hydrogène représentera respectivement 15 et 10 Gt de CO2 non émis.
Dans son Livre blanc publié en janvier dernier (Acte II, proposition II.3), la Sfen appelle à lancer un programme d’évaluation technique pour l’industrialisation complète des chaines de valeur de production de chaleur et d’hydrogène via l’énergie nucléaire. Ce programme doit inclure une cartographie des besoins des différents territoires et la réalisation d’un programme de tests et de démonstrations à l’échelle préindustrielle. C’est cela aussi, le nouveau nucléaire.
L’édito de Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Sfen et rédacteur en chef ■ RGN #3 – 2024
Quand on explique le fonctionnement d’un réacteur nucléaire, on prend souvent l’image d’une grande bouilloire. On chauffe de l’eau pour faire de la vapeur. Aujourd’hui, alors que le nucléaire ne se limite plus à la seule production d’électricité mais s’oriente aussi vers la production de chaleur, cette métaphore n’a jamais été aussi pertinente.
Publié le 24 octobre 2024L’édito de Cécile Evans ■ RGN #2 – 2024
Sans un cycle du combustible nucléaire résilient, mature et durable pour soutenir tous ces objectifs, ces efforts seront vains. C’est ce que la Convention de la Sfen de mars 2024 « Approvisionner le parc nucléaire, aujourd’hui et demain » a mis en avant. Dans ce domaine, la France est d’ores et déjà dotée de beaux atouts. Notre pays est l’un des seuls au monde à maîtriser industriellement l’ensemble des activités du cycle amont et aval.
Publié le 8 juillet 2024L’édito de Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Sfen et rédacteur en chef ■ RGN #1 – 2024
Ces trente dernières années, l’IA a connu des temps forts et des temps faibles. Elle a été portée par des vagues d’innovations puis s’est vue ralentie par des périodes de fléchissements. Force est de constater qu’aujourd’hui nous assistons à une véritable révolution de l’IA qui promet de transformer le secteur nucléaire tout comme elle le fait dans de nombreuses industries.
Publié le 29 avril 2024