Le rover Curiosity, alimenté au nucléaire, célèbre 4 000 jours d'aventure sur Mars - Sfen

Le rover Curiosity, alimenté au nucléaire, célèbre 4 000 jours d’aventure sur Mars

Publié le 17 novembre 2023
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Équipé d’une batterie nucléaire, Curiosity explore la planète Mars depuis le 6 août 2012. Le rover a récemment fêté ses 4 000 jours sur la planète rouge et ses travaux se poursuivent pour mieux comprendre les conditions environnementales passées de la quatrième planète du système solaire.

Les conditions environnementales de Mars ont-elles un jour été favorables au développement de formes de vie ? La mission de l’astromobile Curiosity vise à répondre à cette question grâce aux prélèvements, à leur analyse et à l’envoi des données collectées. Curiosity arpente le cratère de Gale et le mont Sharp muni d’un générateur thermoélectrique à radio-isotope (RTG) qui lui donne une importante autonomie en énergie.

Les RTG transforment la chaleur émise par la décroissance radioactive du plutonium 238 [1]. Ils permettent d’explorer les zones d’ombres et de s’affranchir des panneaux solaires dont la fourniture d’énergie faiblit lorsque la couche de poussière s’épaissit. Ils peuvent par ailleurs fournir une chaleur utile pour le bon fonctionnement de certains composants, sur une planète dont la température moyenne est de -63°C.

« Curiosity n’a rien perdu de sa force »

Curiosity réalise différentes expériences depuis maintenant 10 ans et la Nasa estime qu’il aura « encore de l’énergie pendant de nombreuses années »[2]. La Nasa constate que, « malgré les 32 kilomètres parcourus dans un environnement extrêmement froid, baigné de poussière et de radiations, Curiosity n’a rien perdu de sa force ».

La source d’énergie permet de maintenir le lien et d’apporter une réponse à certaines difficultés en lien par exemple avec l’usure du foret ou des roues.

« L’ajout récent d’un algorithme de contrôle aide à réduire l’usure des roues lors du passage sur des pierres tranchantes », explique la Nasa. Alors que le contact sera perdu du 6 au 28 novembre lors de la conjonction solaire de Mars, les ingénieurs de l’agence spatiale américaine en ont aussi profité pour donner une liste de devoirs à Curiosity avant le rétablissement de la communication.

L’atome pour Voyager 1

Il n’y a pas que les rovers martiens qui bénéficient de RTG. De nombreux objets spatiaux les utilisent. Les prouesses de la sonde Voyager 1 en sont un exemple. Lancée en 1977, elle a fait l’objet d’une mise à jour en octobre 2023 malgré les 24 milliards de kilomètres qui la séparent de la terre. Cela témoigne de l’intérêt indiscutable des RTG qui seront aussi indispensables pour l’établissement de bases ou pour des vols habités. L’énergie solaire est par contre très bien dotée pour répondre à la demande d’énergie pour des vols et des mises en orbite proche de la terre ou du soleil. ■

Pour en savoir plus découvrez notre infographie dédié à l’astromobile de la mission Mars 2020.

La Sfen a également réalisé un dossier sur le sujet du nucléaire dans le domaine spatial.

Gaïc Le Gros (Sfen)

Photo : Chemin parcouru par Curiosity entre les mois de mai et de juillet 2023 ©NASA/JPL-Caltech/USGS-Flagstaff/University of Arizona

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