Le directeur de l’AIEA envisage des durées d’exploitation de 100 ans pour des réacteurs
Alors que le secteur nucléaire prend place à la COP27, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme que l’exploitation à long terme (prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires existantes) est le « héros méconnu de la lutte contre le réchauffement climatique ».
À l’occasion de l’évènement #Atoms4Climate qui s’est déroulé lors de la COP27 sur le climat à Sharm el-Sheikh en Égypte, de nombreuses personnalités ont pris la parole pour souligner le rôle important que doit jouer le nucléaire dans les efforts de réduction des émissions de carbone et de lutte contre le changement climatique. La présence d’un pavillon nucléaire pour la première fois dans une COP est un signal fort que cette solution ne peut plus être écartée des solutions.
Lors d’un échange sur scène avec le journaliste William Kennedy de Bloomberg, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a été interrogé sur le fait que les nombreux réacteurs construits dans les années 1970 approchent maintenant de leur 50e année, certains ayant vu leur durée d’exploitation prolongée à 60 ou 70 ans, et il a été demandé si cela était sûr.
Rafael Grossi répond : « Le héros méconnu de la lutte contre le réchauffement climatique est l’exploitation à long terme (des réacteurs), qui consiste essentiellement à avoir, avec la moitié ou même moins de l’investissement initial, un nouveau réacteur qui sera là – vous dites jusqu’à 70 ans, je dis 100, vous savez, ce sera plus proche. Nous voyons aujourd’hui des réacteurs qui sont plus proches de 80 ans et qui sont parfaitement sûrs, ayant bénéficié d’opérations de remise en état très poussées ».
Donner de nouveaux réacteurs
Il a ajouté que l’implication de l’AIEA était cruciale « parce que nous travaillons avec les régulateurs nationaux par le biais d’examens par les pairs très intensifs afin de nous assurer que l’exploitation à long terme vous donne un nouveau réacteur nucléaire, et pas simplement un vieux réacteur qui s’en sort plus ou moins bien ».
Concernant la fermeture anticipée des réacteurs nucléaires, du point de vue du changement climatique, il tempère : « Je pense que du point de vue du secteur nucléaire, nous devons également reconnaître les réalités politiques, car en politique, 2 plus 2 ne font pas 4. Parfois, d’un point de vue scientifique ou technique, il est très difficile d’accepter que les gens prennent des décisions qui ne semblent pas cadrer, mais le défi pour nous est de prouver et de montrer que le maintien du nucléaire dans l’équation va vous donner l’énergie, va vous donner la solution à votre problème climatique, va vous donner des emplois, va vous donner des opportunités ». ■