L’Allemagne investit un milliard d'euros dans la fusion nucléaire - Sfen

L’Allemagne investit un milliard d’euros dans la fusion nucléaire

Publié le 13 septembre 2023

La ministre fédérale de la recherche, Bettina Stark-Watzinger, a annoncé que l’Allemagne allait investir un milliard d’euros dans la fusion nucléaire d’ici à 2028. Ce montant correspond à l’addition des fonds déjà alloués aux organismes de recherche et à un effort supplémentaire de 370 millions d’euros.

Dans le dernier focus international « Que reste-t-il du nucléaire allemand ? », il était expliqué que l’Allemagne restait partie prenante d’Iter et continuait d’investir dans la fusion malgré son désamour pour la fission nucléaire. Les promesses de la fusion nucléaire – une énergie illimitée, sans déchets de haute activité à vie longue et sans risque d’accident grave – semblent encore séduire le gouvernement allemand. « Il est essentiel de disposer d’un approvisionnement énergétique propre, fiable et abordable », a fait valoir la ministre, et « la fusion est une chance énorme de résoudre tous nos problèmes énergétiques » (Les Échos). C’est pourquoi Berlin va allouer au total un milliard d’euros à cette technologie.

Les acteurs allemands de la fusion nucléaire

Les fonds vont bénéficier aux centres de recherche suivant : l’Institut physique des plasmas Max Planck (IPP), le Karlsruhe Institute of Technology (KIT) et le Centre de recherche de Jülich (FZJ). L’institut Max Planck accueille par ailleurs le Wendelstein 7-X, le plus grand stellarator au monde en service depuis 2015. Du côté des acteurs privés, plusieurs acteurs ont émergé ces dernières années : Marvel Fusion (2019), Focused Energy (2021) et Gauss Fusion (2022). Gauss Fusion mise sur le confinement magnétique, comme Iter, et Marvel Fusion et Focused Energy sur la technologie laser avec la fusion inertielle.

Selon la Fusion Industry Association (FIA), l’Allemagne est le « géant dormant » de la fusion nucléaire. « L’idée d’avoir une grande quantité d’énergie de manière centralisée qui n’est pas de la fission nucléaire les séduit ». « Aucun autre pays dans le monde n’a autant ressenti les impacts sur la sécurité énergétique de l’invasion russe en Ukraine que l’Allemagne », analyse Andrew Holland, directeur exécutif de la FIA [1].

L’élan pour la fusion va bien sûr bien au-delà de l’Allemagne. Selon la FIA, 2022 a été une année d’investissement record dans le monde avec 6,21 milliards de dollars comptabilisés, dont la quasi-totalité issue du secteur privé. ■

 

Gaïc Le Gros (Sfen)

Photo : Bettina Stark-Watzinger (FDP), ministre fédérale de la Recherche, devant l’installation de recherche sur la fusion nucléaire « Wendelstein 7-X – ©Stefan Sauer/dpa (Photo by STEFAN SAUER / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

[1] Financial Times