Hommage à Rémy Carle, président-fondateur de la Sfen

Rémy Carle, ex-directeur général adjoint d’EDF et fondateur de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen) est décédé le 29 janvier. La Sfen rend hommage à celui qui a œuvré à la transparence du nucléaire et a sa volonté de débattre avec tous à travers la création de cette société savante.
C’est avec émotion et tristesse que la Sfen a appris le décès de Rémy Carle, ce dimanche 29 janvier 2023, à l’âge de 92 ans. Celui-ci a été le premier président de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen) dont il a été un des fondateurs en 1973. Il a également été un père du nucléaire en participant à l’élaboration du parc en France.
Ancien élève de l’École polytechnique (promotion 1951), et de l’École des mines de Paris, il démarre sa carrière au CEA, en 1957. En 1964, il est chef du département de construction de piles, puis en 1971 directeur de la construction de réacteurs. De 1974 à 1976, il devient PDG de Technicatome. En 1976, il rejoint EDF, où il occupe différents postes de direction, dans la production thermique ou dans l’équipement, avant de devenir directeur général adjoint (1987-1995). Ensuite, il sera Président de la World Association of Nuclear Operators (Wano) de 1993 à 1997.
« Lancer une invitation à discuter »
Dans une longue interview pour la revue générale nucléaire en 2015, il revenait sur les raisons de la création de la Sfen avec pour objectif « la nécessité de créer un lieu de débat où pourrait s’élaborer un consensus autour du nucléaire ». Il expliquait alors : « À ceux qui nous reprochaient d’avoir caché la vérité sur le nucléaire, il fallait lancer une invitation à discuter », une volonté qui anime encore aujourd’hui notre association à travers sa raison d’être « Permettre aux esprits curieux de partager et de se faire des idées nouvelles sur le nucléaire ».
Il regrettait aussi que le nucléaire ne soit pas classé par tous comme un allié du climat : « Notre monde, au sens planétaire du terme, est encore très sous-alimenté en énergie. Et même nos pays développés découvrent tous les jours de nouvelles applications de l’électricité. Il est vrai que tout le monde se retrouve sur la défense de l’environnement, et c’est bien ainsi. Pourquoi alors dénier le rôle que le nucléaire peut jouer en ce domaine, par exemple en réduisant drastiquement les émissions de CO2 ? À cause d’un présupposé idéologique ».
Dans ce grand échange, il s’écriait aussi « Place aux jeunes ! » et « Place aux femmes ! ». Il juge que « Dans un monde qui change, il reste à la Sfen un travail considérable à faire. Elle ne le fera bien qu’en étant à l’image de l’ensemble des composantes de la société ». ■