Hexana et Stellaria, les deux pépites nucléaires couvées par le CEA - Sfen

Hexana et Stellaria, les deux pépites nucléaires couvées par le CEA

Publié le 25 avril 2023 - Mis à jour le 25 juillet 2023

Article publié dans la Revue Générale Nucléaire PRINTEMPS 2023 #1

Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives a annoncé l’essaimage de deux start-up. Hexana et Stellaria, qui répondront à l’appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants » du plan d’investissement « France 2030 », viennent renforcer l’écosystème français d’acteurs développant des réacteurs de technologie avancée (AMR).

Hexana et Stellaria viennent s’ajouter à une liste de start-up tricolores formant un véritable nouvel écosystème dans le secteur nucléaire. Le 9 mars 2023, le CEA a en effet annoncé l’essaimage de ces deux jeunes pousses dans lesquelles « le CEA investit ses compétences internes », a fait savoir Stéphane Sarrade, directeur des programmes Énergies au Commissariat. Les deux entreprises ont été sélectionnées selon des critères stricts appliqués à cinq projets ayant candidaté en interne. Critères parmi lesquels la maturité technologique et l’adéquation avec les structures nationales du cycle du combustible sont essentielles. La création de ces spin-off n’est pas une fin en soi : leur ambition est de répondre à l’appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants » de l’initiative « France 2030 ».

1 milliard d’euros pour le nucléaire

France 2030 est un plan d’investissement de 54 milliards d’euros déployé sur cinq ans. Présenté en octobre 2021 par Emmanuel Macron,  il  contient  l’appel  à  projets « Réacteurs nucléaires innovants», doté d’un milliard d’euros dont une partie est réservée au projet de SMR Nuward et une autre à des technologies de rupture c’est-à-dire des réacteurs de quatrième génération (GEN IV) ou Advanced Modular Reactors (AMR).

Pour bénéficier de ce plan, les candidats sont appelés à se manifester avant le 28 juin 2023, date butoir de la première phase qui vise à atteindre un niveau de maturation légèrement en amont de l’Avant-projet sommaire (APS). À partir de 2024 s’ouvrira la phase conduisant vers l’atteinte du niveau d’APS. Enfin, dès 2026, la phase de prototypage s’amorcera avec la réalisation d’un Avant-projet détaillé (APD) et la démonstration d’un prototype dans un environnement représentatif. Le CEA sera présent tout au long du processus.

Les missions du CEA

« En tant qu’organisme public, il a été demandé au CEA d’assurer l’idéation et l’animation de l’écosystème national en lien avec nos collègues chercheurs, mais également industriels, explique Stéphane Sarrade. Nous avons organisé des séminaires sur les réacteurs de quatrième génération, dont les réacteurs à sels fondus, sur les microréacteurs… Notre second rôle est l’expertise poursuit-il. Nous accompagnons d’ores et déjà scientifiquement et techniquement les start-up pour les aider à finaliser leur dossier afin de répondre à l’appel à projets ». Ce soutien se poursuivra et se renforcera, dans des actions de R&D notamment, afin d’accompagner les lauréats de la première phase. Enfin, le troisième rôle pour le CEA consiste en l’essaimage, qui se concrétise aujourd’hui par la naissance d’Hexana et de Stellaria.

L’essaimage : une activité historique du CEA

L’essaimage consiste à valoriser des brevets ou des résultats de recherche du CEA par la création d’une entreprise. « La création d’entreprise est l’un des axes forts du CEA en matière d’innovation, rappelle Laurence Petit, directrice déléguée à l’innovation. Le Commissariat est précurseur dans le domaine avec la naissance de sa première start-up en 1972 et la mise en place, dans le milieu des années 1980, d’outils de création d’entreprise à disposition de ses collaborateurs ». Un dispositif renforcé en 1999 avec la création d’une filiale d’investissement. Au fil des années, de nombreuses entreprises ont été créées, mais c’est la première fois que cela concerne des technologies nucléaires.

Dans le cadre de ce système, un appel à idées a été organisé en interne en février 2022 recueillant une dizaine de projets de start-up dédiées à la conception d’AMR. Cinq ont été retenus et font l’objet d’un programme d’accélération dédié mis en place par le CEA et Starburst (une société spécialiste de l’accompagnement des start-up, déjà présente dans le New Space). Parmi ces entreprises, deux entités – Hexana et Stellaria – ont un degré de maturité suffisant pour être essaimées et s’intégrer à l’outil industriel du cycle existant.

Par la rédaction, Sfen

Photo I Mur d’images au CEA présentant une simulation de couplages des codes APOLLO3® et CATHARE3.

© CEA / P. Stroppa