Le GIFEN, un allié de poids pour la filière industrielle nucléaire française - Sfen

Le GIFEN, un allié de poids pour la filière industrielle nucléaire française

Publié le 24 mai 2019 - Mis à jour le 28 septembre 2021
  • Filière nucléaire
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Dans la suite de la nouvelle impulsion donnée au Conseil national de l’industrie (CNI) par le gouvernement le 20 novembre 2017, le comité exécutif du CNI a arrêté le 26 février 2018 une première liste de dix Comités stratégiques de filière (CSF), dont le CSF Nucléaire (CSFN).

Le Bureau du CSFN s’est mis en place en juin 2018, dans une configuration tripartite organisations syndicales/État/industriels. En parallèle, des grands industriels ainsi que des associations de la filière nucléaire ont créé le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire (GIFEN).

Parallèlement à la mise en place du CSFN, les grands donneurs d’ordre (CEA, EDF, Framatome, Orano et Andra), 24 industriels majeurs de la filière et les quatre associations nationales préexistantes (GIIN, AIFEN, PFME et FAIF) [1],ont créé en juin 2018 le Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire, le GIFEN. Il est dorénavant le syndicat professionnel unique de la filière nucléaire. 


L’objectif du Groupement doit permettre de développer, promouvoir et renforcer la visibilité de la filière.


Il va reprendre intégralement les actions menées par les quatre associations, ainsi que les personnels permanents :

→ Le GIIN : association créée en 1959 dont les adhérents étaient les principales organisations professionnelles qui intégraient près de 450 entreprises de la filière nucléaire. L’association était positionnée sur la défense des intérêts de ces entreprises et sur la mise à disposition de services, comme l’accompagnement des industriels à l’export, l’utilisation du logiciel CARNAX permettant le suivi des accès sur les Installations nucléaires de base (INB), et notamment les centrales nucléaires d’EDF, et en garantissant la réalisation de formations individuelles ad hoc ;

→ L’AIFEN : association créée en 2013 pour organiser le World Nuclear Exhibition (WNE), à l’image du salon du Bourget pour la filière aéronautique. Ce salon s’est tenu pour la première fois en 2014, puis en 2016 et encore en 2018, avec un succès croissant : 14 000 participants en 2014, 21 000 en 2018. Sur ce dernier événement business pour toute la filière, 62 pays étaient au rendez-vous en 2018 (contre 55 en 2014), 680 exposants (contre 495 en 2014), et près de 4 100 business meetings organisés en 2018 !

→ PFME : association créée en 2012 et présidée par EDF pour notamment accompagner les PME à l’export sur les projets sur lesquels le groupe se positionnait. PFME comportait 70 membres ;

→ Le FAIF : association créée en 1975 et présidée par le CEA. Elle regroupait les grands donneurs d’ordre et grands industriels, comme GE, SPIE, BV. L’objectif était de contribuer au travail de l’association FORATOM auprès des institutions européennes, notamment concernant la défense de l’énergie nucléaire en Europe.

Comme le précise Cécile Arbouille, déléguée générale du GIFEN, « l’objectif aujourd’hui est que la fusion de ces structures au sein du Groupement permette de développer, promouvoir et renforcer la visibilité de la filière en couvrant un plus large spectre, en évitant l’émiettement associatif ou les activités qui peuvent être concurrentes. Le GIFEN a l’ambition de faire bénéficier les entreprises de services et de compétences acquises par les unes et les autres et de capitaliser les savoir-faire ». Et de poursuivre : « certaines organisations de la filière vont perdurer telles quelles, leur objet étant spécifique. Citons notamment la SFEN, société en charge de la connaissance de l’énergie nucléaire, qui mène des actions d’information, de vulgarisation scientifique et technique et de relations publiques, notamment pour le GIFEN.

À ce sujet, une convention vient d’être signée. C’est le cas aussi de Nuclear Valley, le pôle de compétitivité de la filière, qui doit rester en dehors du GIFEN s’il veut conserver cette labellisation. Une convention est en cours d’établissement. Citons aussi l’AFCEN et le BNEN qui traitent exclusivement de normalisation, ou l’I2EN qui délivre des formations aux exploitants étrangers et accompagne

ainsi la filière à l’export. Le GIFEN en devient le mandataire administratif. Tous ces organismes sont membres associés du GIFEN, et à ce titre, participent aux différentes commissions, au nombre de huit ».

Une gouvernance partagée

En tant que syndicat professionnel, le GIFEN a plus de 180 adhérents à ce jour : une grande majorité de membres actifs, principalement des entreprises, une dizaine de membres partenaires (organisations professionnelles), et une dizaine d’autres membres associés. L’intention du GIFEN est que les entreprises soient partie prenante en direct des actions en faveur de la transformation de la filière, et que leur représentant au GIFEN soit leur dirigeant.


La parité entre grands donneurs d’ordre et industriels, mise en place par le GIFEN, illustre sa volonté d’unir toutes les parties prenantes dans un même objectif de coopération


Ces membres élisent en assemblée générale, pour deux ans, un conseil de 18 représentants de membres actifs, dont neuf représentants de grands donneurs d’ordre, et neuf représentants des grandes  entreprises, entreprises de taille intérmédiaire (ETI), PME, et micro-entreprises.

Le Conseil désigne en son sein le bureau, constitué de cinq représentants des grands donneurs d’ordre, et cinq représentants d’autres industriels. L’une ou l’autre de ces instances se réunit une fois par mois. Les dirigeants qui y siègent ne peuvent pas se faire représenter. « Ceci est l’assurance de prises de décision en séances », précise Cécile Arbouille. Par ailleurs, « la parité entre grands donneurs

d’ordre et industriels, mise en place par le GIFEN, illustre sa volonté d’unir toutes les parties prenantes dans un même objectif de coopération ».

Le GIFEN est administré par une équipe de dix permanents, mis à disposition par des membres ou salariés du GIFEN, qui prolongent les activités des permanents des associations préexistantes, en les élargissant au périmètre total de la filière.

Accompagner la transformation de la filière

Le groupement s’est doté de missions stratégiques vis-à-vis de la filière, et de missions de services aux entreprises, dans la continuité des actions du GIIN, de l’AIFEN, et de PFME. 

En ce qui concerne la filière, il s’agit d’une part de porter la voix et les enjeux collectifs de l’industrie nucléaire civile française auprès des pouvoirs publics, des administrations, des organismes ad hoc, et d’autre part, d’agir pour transformer la filière dans un objectif d’excellence. Afin de réaliser ces objectifs, le GIFEN s’est doté de huit commissions thématiques et chacune de ces commissions a élu en son

sein un président membre de la commission.

 
→ Numérique : Stéphane Lhopiteau – Orano

→ International : Xavier Ursat – EDF

→ Compétences et formation : Evelyne Violleau – SPIE Nucléaire

→ Innovation et R&D : Bernard Salha – EDF

→ Affaires européennes : Anne Lazar-Sury – CEA

→ Sûreté nucléaire et qualité : Philippe Bordarier – EDF 

→ Perspectives France et offres filière : Hervé de Chillaz – Daher

→ Communication : Anne-Charlotte Dagorn – Assystem

 

En parallèle, le CSFN a signé avec l’État le 28 janvier 2019 un contrat de filière, portant un ensemble d’engagements réciproques visant à accompagner la réalisation de travaux relatifs à quatre axes stratégiques (emplois, numérique, innovation, international). Le GIFEN contribue au contrat de filière en pilotant certaines des actions de ces quatre axes, qui sont cohérentes avec les quatre premières commissions, citées ci-dessus. Les feuilles de route de ces commissions doivent être finalisées et approuvées par la gouvernance du GIFEN en juin 2019. À ce stade, celles de l’export et du numérique ont été validées.

Pour l’export, huit segments d’activités ont été identifiés : trois pour les projets neufs, un pour la maintenance de l’existant, deux pour le cycle du combustible, un pour le démantèlement et un pour les réacteurs de recherche. Il est prévu de travailler la stratégie de la filière sur ces segments par pays d’intérêt.

Pour le numérique, six axes de travail ont été identifiés et des plans d’action seront approfondis d’ici fin 2019. Ils concernent les processus et les méthodes, les plateformes collaboratives nécessaires à la filière, les normes internationales, les choix technologiques, la propriété intellectuelle et la cyber-sécurité.

Concernant le volet services aux entreprises, l’objectif du GIFEN est de contribuer au renforcement des activités des membres (expositions, World Nuclear Exhibition – WNE), études de marchés) en France et à l’international, de promouvoir les échanges entre les membres et de prodiguer des services spécifiques (suivi des personnels des entreprises prestataires intervenants en INB – réglementation).

Les services aux entreprises constituent des activités lucratives. Ils sont mis en oeuvre au sein d’une filiale du GIFEN, au statut de SASU « GIFEN SERVICES », dont le Conseil d’administration est également paritaire entre les grands donneurs d’ordre et les autres industriels.

La création du GIFEN est une opportunité d’offrir un nouvel élan à la filière nucléaire française, dans le sillage de l’impulsion donnée par le gouvernement à d’autres filières stratégiques pour la France, telles que l’aéronautique, l’automobile, le ferroviaire, la pharmacie etc. Il s’agit bien d’unifier et transformer la filière pour conduire des actions en collaboration avec les autres structures existantes, et ce, dans une volonté partagée de progresser et de se préparer à la conquête de marchés à l’export et au renouvellement du parc nucléaire français.

Pour adhérer au GIFEN, prendre contact avec Cécile Arbouille.

 

© GIFEN


AIFEN : Association des industriels français exportateurs du nucléaire ; GIIN : Groupe intersyndical de l’industrie nucléaire ; PFME : Partenariat France monde électricité ; FAIF : Forum atomique industriel français.


Par Cécile Crampon (SFEN)

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