G7 : les filières nucléaires appellent les ministres du climat à prendre des actions concrètes - Sfen

G7 : les filières nucléaires appellent les ministres du climat à prendre des actions concrètes

En amont de la réunion des ministres du Climat, de l’Énergie et de l’Environnement du G7 à Turin, les associations industrielles de l’énergie nucléaire de ces pays appellent à mettre en place un plan de déploiement de l’énergie nucléaire.

Après la reconnaissance de l’énergie nucléaire comme solution de lutte contre le changement climatique à la COP28, l’annonce de l’objectif de tripler la capacité nucléaire d’ici 2050 et le sommet de l’énergie nucléaire à Bruxelles fin mars 2024, la réunion des ministres du Climat, de l’Énergie et de l’Environnement du G7 à Turin ce lundi 29 avril va permettre de discuter des stratégies à entreprendre pour le climat. Pour l’occasion, les associations industrielles représentant les industries nucléaires des pays du G7 [1] ont adressé une lettre de contribution aux ministres.

Un appel à l’action en 6 points 

Les pays du G7 – l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni – détiennent une part importante de la capacité nucléaire mondiale et « disposent des technologies nucléaires les plus avancées et prometteuses pour mener à bien les ambitions climatiques ». Dans ce sens, les 8 associations signataires de la lettre encouragent les gouvernements du G7 à « définir des plans clairs de déploiement de l’énergie nucléaire qui permettraient d’atteindre les objectifs (de triplement de la capacité) qu’ils ont fixés lors de la COP28 ». Elles saluent par ailleurs « l’engagement pris par le Canada, la France, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis, qui ont promis 4,2 milliards de dollars pour développer les activités d’enrichissement et de conversion afin de sécuriser l’approvisionnement en combustible, et leur réussite dans le dépassement de cet objectif ». En outre, pour aider les ministres du G7 à prendre des décisions claires pour l’établissement de leur stratégie, les signataires ont formulé une liste d’attaque en 6 points clés :

  1. Établir des conditions optimales via des politiques cohérentes sur le long terme permettant ainsi de prolonger la durée de vie des réacteurs existants et faciliter le déploiement de nouvelles technologies nucléaires.
  2. Clarifier les mécanismes de financement et de recouvrement des investissements des projets nucléaires pour les investisseurs.
  3. Faciliter les accès aux financements verts nationaux et internationaux pour le développement du nucléaire.
  4. S’assurer que les institutions financières multilatérales incluent l’énergie nucléaire dans leurs portefeuilles d’investissement.
  5. Labéliser clairement et sans ambiguïté l’énergie nucléaire et le cycle du combustible associé comme un investissement durable.
  6. Favoriser le développement de la chaîne d’approvisionnement en cohérence avec les objectifs de croissance et continuer à investir dans la recherche nucléaire.

Olivier Bard, directeur général du Gifen (Groupement des industriels français de l’énergie nucléaire), a rappelé, dans un post LinkedIn en marge de cette déclaration commune, les apports de l’énergie nucléaire pour la France : « En mettant en service près de 60 GW en 15 ans dans un pays d’environ 50 millions d’habitants, la France a montré à la fin du siècle dernier qu’un programme industriel nucléaire basé sur de grands réacteurs pouvait parvenir à une décarbonation profonde et rapide tout en améliorant considérablement l’autonomie énergétique ». ■

Par François Terminet (Sfen)

Image : Photos des présidents et présidentes des associations industrielles de l’énergie nucléaire à l’occasion de l’événement en amont du G7, Source :  ©newcleo

[1] AIN (Associazione Italiana Nucleare), CNA (Canada Nuclear Association), Gifen (Groupement des Industriels Français de l’Energie Nucléaire), JAIF (Japan Atomic Industrial Forum, Inc.), NEI (Nuclear Energy Institute), NIA (Nuclear Industry Association), nucleareurope & WNA (World Nuclear Association)