EDF, Framatome et Orano affichent des bilans financiers en hausse

EDF, Framatome et Orano ont présenté des bilans financiers 2023 en hausse, une bonne santé qui devrait perdurer en 2024. Une tendance positive à l’aune d’un nouveau programme nucléaire, en particulier la construction de 6 à 14 nouveaux réacteurs EPR2.

Les trois grands industriels du nucléaire, EDF, Framatome et Orano, témoignent d’une bonne année 2023 avec des chiffres d’affaires en hausse et un calendrier bien rempli. EDF a souligné la forte amélioration de la situation du parc nucléaire de l’Hexagone. Orano a souligné sa capacité à accompagner les nouvelles perspectives de l’énergie nucléaire. Framatome a mis en avant sa montée en cadence de production pour répondre aux enjeux du programme EPR2.

EDF : un retour de la production nucléaire

Comme souligné début février par le gestionnaire de réseau RTE, la production nucléaire se redresse. « Les résultats exceptionnels du Groupe s’expliquent par une très bonne performance opérationnelle avec une hausse importante de 41,4 TWh de la production nucléaire en France dans un contexte de prix historiquement élevés », explique EDF. L’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 139,7 milliards d’euros pour un bénéfice de 10 milliards d’euros. Ces résultats permettent une réduction de la dette financière nette, a fait savoir l’exploitant.

L’année passée contraste donc avec 2022, lors de laquelle les résultats n’étaient pas au rendez-vous à cause de « la baisse brutale de la production nucléaire en France relative au phénomène de la corrosion sous contrainte et les mesures régulatoires exceptionnelles en vue de limiter la hausse des prix pour les consommateurs ». Cet épisode est passé alors que 46 réacteurs disponibles début janvier 2024 (50 GW). De plus, 15 des 16 réacteurs les plus sensibles au phénomène de corrosion sous contrainte ont été réparés à fin 2023.

« En 2023, nous avons engagé des actions clés pour notre avenir avec un travail profond de transformation et d’amélioration de notre efficacité ce qui nous met en bonne voie pour rester le premier producteur d’énergie décarbonée, compétitive et disponible à chaque instant. Je suis convaincu que toutes ces actions continueront de porter leurs fruits dans les années à venir », a déclaré Luc Rémont, PDG d’EDF. Les estimations de production nucléaire en France sont confirmées dans les fourchettes 315-345 TWh pour 2024, 335-365 TWh pour 2025 et 2026.

Orano « en ordre de marche »

Orano affiche un chiffre d’affaires de 4 775 millions (en hausse de 538 millions) et un résultat net de 22 millions d’euros. Un résultat tiré par l’aval (Recyclage, emballages nucléaires et services, Démantèlement et services ainsi que Projets), en hausse de + 21,1 % par rapport à 2022. « Cette progression provient d’un effet volume favorable pour les activités (i) de Recyclage avec un niveau de production en hausse de l’usine de Melox et le dénouement de contrats à l’export et (ii) d’Emballages Nucléaires et Services », détaille l’industriel du cycle.  La part du chiffre d’affaires réalisée avec des clients à l’export atteint 49,7 % en 2023 contre 46 % en 2022.

« Grâce à ses bons résultats et notamment son désendettement continu depuis 6 ans, Orano s’est mis en ordre de marche pour accompagner les nouvelles perspectives de l’énergie nucléaire et répondre aux enjeux climatiques et de souveraineté, a souligné Nicolas Maes, Directeur général d’Orano. La décision d’augmenter nos capacités de production dans l’enrichissement en est une illustration concrète qui préfigure d’autres projets de développement dans notre socle nucléaire et nos nouvelles activités dans la médecine nucléaire et la chaîne de valeur des batteries. Ainsi, 2024 marque l’ouverture d’un nouveau cycle de développement et d’investissement dans des domaines plus que jamais essentiels et porteurs de sens ».

Framatome prépare sa montée en cadence

Framatome a annoncé un chiffre d’affaires en hausse de 9,1 %[1]. « Les entrées en carnet de commandes ont atteint 4 842 millions d’euros en 2023, avec des succès commerciaux importants pour les activités de service à la base installée et de fabrication d’assemblages combustibles en Europe et en Amérique du Nord », précise l’entreprise

« Les investissements ont été lancés dans le cadre d’un programme industriel de montée en cadence des productions en lien avec le programme EPR2 en France. Ces investissements concernent les activités de fabrication et de montage des composants équipements primaires et auxiliaires. Ils concernent également la chaîne d’approvisionnement du combustible qui se modernise et sécurise sa capacité à réaliser de nouvelles productions, en particulier sur le site de Romans-sur-Isère ». Framatome a notamment rappelé sa présence à l’international avec, bien évidemment le chantier des EPR britanniques, mais aussi le remplacement des générateurs de vapeur de l’unité 1 de l’unique centrale sud-africaine et la livraison d’équipements pour Angra-3 au brésil et Bruce Power au Canada. ■