Désormais en charge de l'énergie, Bruno Le Maire réaffirme le rôle du nucléaire - Sfen

Désormais en charge de l’énergie, Bruno Le Maire réaffirme le rôle du nucléaire

Publié le 18 janvier 2024 - Mis à jour le 23 janvier 2024

Le 15 janvier 2024, Bruno le Maire, ministre de l’Économie, désormais en charge de l’énergie, a réaffirmé l’importance du nucléaire pour décarboner l’économie et l’industrie française grâce à l’électricité bas carbone. Une stratégie s’illustrant dans la région par la symbiose entre la centrale nucléaire de Gravelines et le site d’ArcelorMittal à Dunkerque, qui va investir dans, entre autres, deux fours électriques.

Confirmé à la tête de Bercy au sein du gouvernement de Gabriel Attal, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a hérité du portefeuille de l’énergie. À cette occasion, Bruno La Maire a réitéré son soutien au nucléaire lors d’une visite à la centrale de Gravelines le 15 janvier 2024. « C’est parce que l’énergie est à Bercy que nous allons accélérer la transition climatique », a notamment déclaré Bruno Le Maire. En effet, la réorganisation gouvernementale a mis la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) sous cotutelle des ministères dirigés par Bruno Le Maire et Christophe Béchu (ministre du Climat). Selon Contexte, les compétences et les rôles de chaque ministre « seront précisés dans les décrets d’attribution attendus sous quelques jours ».

Bruno Le Maire s’est rendu sur le site d’ArcelorMittal, à Dunkerque où l’État s’engage avec l’industriel à transformer le site de sidérurgie. Une transformation pour réduire les émissions de CO2 rendue possible grâce à la sécurisation « des approvisionnements futurs en électricité avec EDF », a fait savoir ArcelorMittal dans un communiqué[1].

Nucléaire, industrie et électrification des usages

Le 13 décembre 2023, le ministère de l’Économie a présenté les contrats de transition écologique signés par les principales entreprises industrielles françaises les plus émettrices de CO2. 50 sites sont ainsi identifiés représentant 55 % des émissions industrielles en France et 18 % des émissions totales du pays [2]. Parmi les signataires se trouve le site sidérurgique d’ArcelorMittal à Dunkerque dont le projet de décarbonation vise à réduire ses émissions de CO2 d’au moins 35 % à l’horizon 2030, conformément à la feuille de route de la filière « Mines et Métallurgie »[3].

Pour ce faire, l’industriel compte sur l’augmentation du recyclage de l’acier, sur des systèmes de captures du carbone (CCS et CCU) et enfin, sur la construction d’une unité dite de « réduction directe du fer » et de deux fours à arcs électriques. « Jusqu’à aujourd’hui, l’opération de réduction du minerai est réalisée dans le haut-fourneau, avec le charbon comme agent réducteur », explique l’industriel. L’unité de réduction directe du fer (DRI) va permettre de passer du charbon au gaz puis à plus long terme à l’hydrogène. Elle sera complétée par deux fours électriques.

Ces équipements vont ainsi venir progressivement se substituer à deux des trois hauts-fourneaux du site d’ici 2030. « Ce projet majeur représente 1,8 milliard d’euros d’investissements et réduira à terme de près de 6 % les émissions industrielles du Pays », a mis en perspective Bruno Le Maire. « ArcelorMittal est engagé pour la réduction de ses émissions de CO2 et le soutien du gouvernement français, en parallèle des discussions fructueuses avec EDF qui mènent à la sécurisation d’approvisionnements compétitifs en électricité, a rendu ce projet possible », a salué Éric Niedziela, président d’ArcelorMittal France.

Pour rappel, la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) fixe l’objectif d’augmenter la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale de 25 % à 55 % pour atteindre la neutralité carbone. ■

Gaïc Le Gros (Sfen)

 ©Crédit photo François Lo/PRESTIAFP

[1] https://france.arcelormittal.com/actualites/Bruno-Le-Maire-confirme-le-soutien-de-l-Etat-a-la-decarbonation-d-ArcelorMittal

[2] https://www.entreprises.gouv.fr/fr/publication-contrats-transition-ecologique-50-sites-industriels

[3] https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/enjeux/d%C3%A9carbonation/contrat-arcelormittal.pdf