[COP28] La place du nucléaire enfin reconnue dans une COP

Pour la première fois, le nucléaire est cité au rang des solutions pour la lutte contre le réchauffement climatique dans l’accord final d’une COP. Cet aboutissement est le travail en particulier des diplomaties française et américaine qui ont, depuis des années, œuvré à rendre l’atome visible lors de ces grands événements internationaux.
Un accord a été trouvé à la COP28 après 24 heures de prolongation. Les énergies fossiles, premières responsables du réchauffement climatique, ont été explicitement dénoncées. En effet, dans le texte final, on peut lire que les signataires appellent le monde à « effectuer une transition vers une sortie des énergies fossiles » (transitioning away dans le texte). L’autre nouveauté concerne le nucléaire qui a enfin pris la place qui lui revient. On peut y lire la recommandation suivante : « Accélérer les technologies à émissions nulles et à faibles émissions, y compris, entre autres, les renouvelables, le nucléaire, les moyens de capture et de stockage du carbone (CCUS), en particulier dans les secteurs difficiles à décarboner ».
Pour Emmanuel Macron, c’est à souligner. Sur X, il écrit : « L’accord de Dubaï est une étape importante. Il engage le monde dans une transition sans énergies fossiles, en triplant les renouvelables et en reconnaissant le rôle clé du nucléaire. C’est une première et une avancée pour le respect de l’accord de Paris ». Déjà le 2 décembre, en marge de la COP, à l’occasion de l’annonce par plus de vingt pays de viser le triplement de la capacité nucléaire d’ici à 2050, le président de la République française assurait : « Nuclear energy is back » (l’énergie nucléaire est de retour).
L’accord de Dubaï est une étape importante.
Il engage le monde dans une transition sans énergies fossiles, en triplant les renouvelables et en reconnaissant le rôle clé du nucléaire. C’est une première et une avancée pour le respect de l’accord de Paris.
Accélérons ! https://t.co/rM8y4c3YIr
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 13, 2023
Lors du même événement, l’émissaire américain pour le climat, John Kerry assurait : « La réalité, c’est qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire ». Dans un communiqué, le ministère français de la Transition énergétique se félicite de « la reconnaissance du nucléaire comme solution de décarbonation ». Il assure : « Pour la première fois, le texte mentionne à plusieurs reprises la contribution de l’énergie nucléaire à la lutte contre le changement climatique. C’est une reconnaissance historique et une victoire diplomatique pour la France ».
Une énergie propre et fiable
De son côté, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, très présent sur cette COP28, se félicite. Il écrit que le texte final de la COP28 « place à juste titre l’énergie nucléaire comme un élément de la solution pour une décarbonisation profonde. L’AIEA et moi-même nous félicitons de ce résultat. En route vers l’expansion de cette technologie propre et fiable ! ».
#COP28‘s first Global Stocktake rightly places nuclear energy as part of the solution for deep decarbonization.
The @IAEAorg and I welcome this outcome. Onwards to scaling up this clean and reliable technology! pic.twitter.com/hkgVftD2BS
— Rafael MarianoGrossi (@rafaelmgrossi) December 13, 2023
Il faut dire que l’énergie nucléaire, qui avait connu une opposition assez dogmatique depuis de nombreuses années revient de loin. C’est réellement en 2021, lors de la COP26 à Glasgow, que le nucléaire a fait une première apparition remarquée. Un grand événement avait alors été organisé sur le Pavillon France par la Société française d’énergie nucléaire (Sfen) en présence du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, du directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) Fatih Birol, de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. Identifié comme un atout indispensable pour limiter le réchauffement, les participants, réunis autour de la DG de la Sfen Valérie Faudon, avaient appelé à favoriser l’innovation dans le nucléaire. ■