La Chine veut tester le chauffage urbain d’origine nucléaire - Sfen

La Chine veut tester le chauffage urbain d’origine nucléaire

Publié le 13 février 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Une étude de faisabilité sur la construction de la première centrale nucléaire chinoise dédiée au chauffage urbain est actuellement menée par CGN, principal exploitant nucléaire chinois, et l’université Tsinghua. Cette centrale utiliserait la technologie domestique de réacteur à basse température NHR200-II destiné à la production de chaleur.

La NEA (National Energy Administration), agence gouvernementale en charge de certaines questions nucléaires, a récemment organisé une réunion pour discuter de la production de chaleur tirée de l’énergie nucléaire dans le nord de la Chine. La NEA a convenu que CGN et l’université de Tsinghua mèneraient des travaux préliminaires pour la construction d’un démonstrateur en Chine.


Le NHR200-II permettra de réduire la consommation de charbon et de limiter la pollution


En effet, les travaux de recherche sur l’application possible de la chaleur nucléaire ont commencé en Chine dès le début des années 1980. En 1983-1984, l’INET, institut développant des nouvelles technologies nucléaires et énergétiques, localisé à l’Université de Tsinghua, a utilisé son réacteur d’essai de type piscine[1] pour chauffer les bâtiments voisins. En parallèle, deux types de réacteurs de chauffage nucléaire – un de type piscine profonde, l’autre en cuve – ont été développés par l’INET. Le réacteur en cuve a été choisi comme direction de développement principale. La construction d’un réacteur expérimental de chauffage nucléaire de 5 MW (NHR5) à l’INET a débuté en 1986 et achevé en 1989. C’est à partir de ce réacteur expérimental que le NHR200-II dont la production est actuellement discutée a été développée.

Le vice-président de CGN, Shu Guogang, a rappelé que la technologie du NHR200-II est mature et a passé dès les années 1990 les examens de sûreté de la NNSA, l’ASN chinoise.

Des applications multiples

Selon CGN, le NHR200-II, comme beaucoup de SMR, offre une sécurité élevée et peut apporter différents services : fourniture de la chaleur et de vapeur pour des applications telles que le chauffage résidentiel, la chaleur industrielle et l’approvisionnement en énergie de zones isolées. Il dispose également d’une flexibilité dans l’emplacement, de sorte qu’il peut être construit à proximité des utilisateurs finaux. En outre, sa construction ne nécessite que deux à trois ans, si elle est faite sur une base de production de masse. Une des configurations du réacteur peut aussi permettre la cogénération de chaleur et d’électricité mais cette solution n’est pas retenue dans la pratique, faute de rentabilité.

Le gouvernement chinois a fait de la production de chauffage par des énergies propres une priorité. L’année dernière, les autorités ont publié des directives sur le chauffage hivernal propre dans le nord de la Chine. La NEA a publié un plan quinquennal – couvrant la période 2017-2021 – soulignant l’innovation que constituent des technologies de chauffage propre et rappelant la prise en compte des solutions nucléaires dans ce cadre.

 

Pour He Yu, président de CGN : « En tant que premier essai chinois d’utilisation de l’énergie nucléaire pour générer plus de 100 MW d’énergie de chauffage, le projet servira de modèle pour le chauffage issu d’énergies propres et est considéré comme un remplaçant idéal du charbon. Son recours permettra de réduire la consommation de charbon et la pollution et permettra de promouvoir un chauffage plus propre en Chine du Nord. »


Par la rédaction