De la chimie nucléaire à Miss USA - Sfen

De la chimie nucléaire à Miss USA

Publié le 18 décembre 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Couronnée en mai 2017 Miss USA, Kara Deidra McCullough, 26 ans, n’est pas une miss comme les autres. Diplômée en 2013 d’un Bachelor en radiochimie, elle intègre la même année la Nuclear Regulation Commission (NRC), l’autorité de sûreté nucléaire américaine. Résolument tournée vers l’avenir, Kara veut favoriser l’intégration des femmes au sein des métiers scientifiques, particulièrement ceux du secteur de l’énergie, et promouvoir la science auprès de la jeunesse. Portrait.

Né à Naples (Italie) d’un couple de parents militaires, Kara McCullough a grandi à Virginia Beach, dans l’Etat de Virginie, au bord de la baie de Chesapeake et de l’océan Atlantique. Le lycée terminé, elle se tourne vers des études scientifiques à l’Université d’Etat de Caroline du Sud, d’où elle obtiendra un Bachelor en chimie, spécialité radiochimie, en 2013.

Passionnée par le secteur nucléaire, elle adhère dès ses études à plusieurs associations scientifiques, dont l’American Nuclear Society, avant de rejoindre la Nuclear Regulation Commission (NRC), l’autorité de sûreté américaine. Jusqu’à sa victoire au concours de Miss USA en mai 2017 – soit pendant quatre ans, elle travaille dans l’agence fédérale en tant que spécialiste de la préparation aux urgences au sein du bureau de la sécurité nucléaire et de la réponse aux incidents (Office of Nuclear Security and Incident Response). Une mission qui l’amène notamment à « vérifier les plans d’urgence des centrales nucléaires afin de déterminer s’ils sont conformes aux standards de la NRC. » Un rôle loin d’être anodin : « si quelque chose tourne mal dans une centrale, je serais présente au centre d’opération de l’agence », explique-t-elle.

« J’aime la science », affirme fièrement Kara. La scientifique est d’ailleurs très engagée dans sa promotion. Avant de concourir en tant que Miss District of Columbia, la chimiste nucléaire avait lancé son propre programme de sensibilisation intitulé Science Exploration for Kids, dédié à la promotion de l’éducation scientifique pour les enfants du primaire et du secondaire. « Je veux pouvoir inspirer les jeunes à poursuivre des études dans les domaines scientifiques ». Cet enjeu de l’accès à la science qu’elle a fait sien dépasse d’ailleurs le cadre de la jeunesse. Fervente défenseuse du rôle et de l’accès des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, Miss USA 2017 veut aussi promouvoir l’accès aux métiers scientifiques aux femmes, encore sous-représentés dans ces secteurs. « Aux États-Unis, le ratio homme/femme dans l’industrie nucléaire est de 24 pour 1, cela témoigne de l’importance des inégalités de genre (…)», explique la scientifique. « Je veux voir plus de femmes prendre des positions de direction au sein des agences scientifiques publiques et privées, notamment dans l’énergie. » Désormais Miss USA, elle bénéficie de la notoriété pour sensibiliser un grand nombre d’Américaines et d’Américains à son combat.

Ayant échoué à décrocher la couronne de Miss Univers en novembre 2017 (concours remporté par Miss France), l’avenir professionnel de Kara est en suspens, et elle-même n’a pas encore tranché sur ce qu’elle allait faire par la suite : revenir à la NRC, qui a publiquement affiché sa fierté de la voir couronner, ou se tourner vers autre chose, par exemple se consacrer à plein temps à la promotion de la science, ou encore travailler dans la médecine nucléaire, comme elle l’avait un temps envisagé pendant ses études. To be continued.

 

Bio Express
Née en 1991 en Italie d’un père militaire dans la marine américaine, Kara McCullough a suivi ses parents dans le monde entier (Corée du Sud, Japon, Hawaï) avant de grandir en Virginie. Après des études de chimie nucléaire, elle rejoint l’autorité de sûreté nucléaire américaine (NRC) tout en concourant à différents concours de Miss, jusqu’à décrocher la couronne de Miss USA en 2017.
 


Par Tristan Hurel, SFEN