AP300 : Westinghouse lance une version « SMR » de son AP1000 - Sfen

AP300 : Westinghouse lance une version « SMR » de son AP1000

Publié le 15 mai 2023
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Le 4 mai 2023, un nouveau petit réacteur modulaire (SMR) a été dévoilé aux États-Unis. Un modèle porté par Westinghouse qui consiste en une version SMR de son réacteur de 1 000 MW, l’AP1000. Le petit réacteur modulaire de 300 MW, logiquement nommé AP300, pourra ainsi bénéficier d’équipements déjà approuvés par plusieurs autorités de sûreté facilitant ainsi sa certification et son déploiement.

Le AP300 SMR, basé sur la technologie à eau légère pressurisée AP1000, est décrit comme une « unité ultra-compacte et modulaire qui tire parti de l’innovation et des connaissances opérationnelles du parc mondial AP1000 » et utilisera la même technologie AP1000, notamment « les principaux équipements, les composants structurels, la sécurité passive, le combustible éprouvé et les systèmes de contrôle et de commande ».

Westinghouse affirme qu’il s’agit du premier réacteur SMR « basé sur une centrale en exploitation qui n’a pas d’équivalent » et espère tirer profit du fait que la conception a déjà reçu l’approbation réglementaire aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Chine, et qui est conforme aux exigences des services publics européens. Ce point est essentiel alors que l’homologation d’un nombre important de nouveaux réacteurs pourrait être un point bloquant dans plusieurs pays.

L’ADN de l’AP1000

Il ajoute : « Il utilise l’ADN de l’AP1000 en termes de technologie », a-t-il déclaré. Concrètement, il s’agit de systèmes de sécurité passive « qui présentent des avantages uniques en termes de robustesse du dossier de sécurité, de simplicité de la conception, avec d’énormes implications en termes de coûts et de temps de construction et, évidemment, de facilité de déploiement car, l’AP1000 étant déjà déployé, l’AP300 SMR tirera parti de la chaîne d’approvisionnement existante, de la conception existante, du pedigree d’autorisation existant ».

« Ce n’est ni plus ni moins qu’un AP1000 avec une boucle au lieu de deux – ce qui signifie qu’il réutilise effectivement la majorité des composants, des systèmes et des équipements. Le combustible est identique, les leçons de constructibilité sont identiques », précise-t-il encore.

Un milliard de dollars

Lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce, Westinghouse a également indiqué que l’empreinte de l’AP300 correspondrait à environ 25 % de la surface d’un terrain de football, avec un coût unitaire cible d’un milliard de dollars.

Patrick Fragman, PDG de Westinghouse, a indiqué que le calendrier prévoyait l’obtention de l’autorisation de la Commission américaine de réglementation nucléaire d’ici 2027 « compte tenu de la maturité actuelle de la conception et de la réutilisation des éléments constitutifs de l’autorisation », suivie de trois ans pour l’obtention des autorisations spécifiques au site et de trois années supplémentaires pour la construction. « Ce qui signifie que dans dix ans, le premier réacteur AP300 SMR fournira effectivement sa première électricité au réseau », explique-t-il encore.

Le Nuward français à grand pas

Rappelons que du côté de la France, EDF compte sur son modèle Nuward pour lequel une filiale dédiée a été créée fin mars dernier. Cette centrale sera composée de deux réacteurs à eau pressurisée de 170 MWe. Comme pour l’AP300 très inspiré des technologies de l’AP1000, le Nuward décline les technologies de l’EPR2.

Avec cette puissance (340 MWe), Nuward ambitionne de remplacer les anciennes centrales à charbon, au fioul et au gaz dans le monde. Une première « unité de référence » en France permettra de crédibiliser ce produit destiné à l’export. ■

Par la Sfen avec WNN

Photo : Vue d’artiste de l’AP300 – ©Westinghouse

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