6/9 - Euratom : la recherche nucléaire en Europe - Sfen

6/9 – Euratom : la recherche nucléaire en Europe

Publié le 12 mai 2022 - Mis à jour le 24 juin 2022

Si les États membres de l’Union européenne ne parlent pas d’une seule voie en matière de nucléaire, le traité Euratom qui les rassemble tous ainsi que la Suisse en tant qu’État  associé est toujours très actif. Soutenant la recherche et l’innovation en matière de fission et de fusion, Euratom vise aussi à soutenir l’éducation ou la recherche médicale. L’enjeu ? Maintenir un leadership technologique mondial.

Le programme Euratom 2021-2025 contribue à la recherche sur la fusion et la fission, à la radioprotection et au renforcement de l’éducation et de l’expertise de l’Europe en  matière de science et de technologie nucléaires. Doté d’un budget de 1 382 millions d’euros, il complète la réalisation des objectifs du programme de recherche et d’innovation Horizon Europe, en particulier dans le contexte de la transition énergétique. Le programme Euratom vise entre autres à la mise en oeuvre de la feuille de route européenne sur  la fusion, à la sûreté des centrales nucléaires et à la réponse à des préoccupations sociétales telles que la lutte contre le cancer.

Fusion nucléaire

La recherche sur la fusion représente une option à long terme pour la production d’électricité à grande échelle et à faible émission de carbone pour la seconde moitié du XXIe siècle. Cet objectif soutient ainsi la décarbonation à long terme de la planète dans un contexte où la demande d’énergie ne cesse de croître. Concernant la fusion et avant le  déploiement des centrales qui la mettront en oeuvre, la recherche sur ce sujet permettra à l’Europe de créer des innovations de haute technologie et, avec elles, une industrie  de high tech plus compétitive. Le programme de travail Euratom définit une stratégie claire pour EUROfusion, le Consortium européen pour le développement de l’énergie de  fusion. Il s’agit d’assurer le succès d’Iter, le mégaprojet international de recherche et d’ingénierie sur la fusion nucléaire en France (Cadarache), et de faire avancer la  préparation de la  centrale de démonstration (DEMO). EUROfusion soutient également la préparation d’installations essentielles telles que la source de neutrons orientée DONES-DEMO en  Espagne (Grenade) et le Divertor Tokamak Test (DTT) en Italie (Frascati). Il encourage les innovations et les retombées, par exemple dans le domaine de l’imagerie, des aimants supraconducteurs et des matériaux.

Outre EUROfusion, vingt-neuf nouveaux projets Euratom seront lancés d’ici juin 2022 à la suite de l’appel à propositions Euratom 2021-2022 portant sur seize thèmes. Ils  contribueront aux efforts de l’Union européenne pour développer davantage le leadership technologique et promouvoir l’excellence dans la recherche et l’innovation (R&I)  nucléaires. Les thèmes « Sûreté des centrales nucléaires en exploitation » et « Synergies intersectorielles et nouvelles applications des technologies nucléaires » (dans l’industrie, l’alimentation, l’espace) ont suscité un fort intérêt au sein de la communauté des chercheurs.

Fission nucléaire

La recherche sur la fission est axée sur la sûreté, la gestion du combustible usé et des déchets radioactifs, le déclassement, la radioprotection, l’éducation et la formation. Le programme met davantage l’accent sur les applications non énergétiques de la technologie nucléaire. À cet égard, le domaine médical est le plus important et Euratom soutient Samira (Strategic Agenda for Medical Ionising Radiation Applications) et le plan européen « Beating Cancer ». La science et la technologie nucléaires sont également un lieu  d’innovation pour la télémanipulation, les nouvelles applications numériques, la robotique, la fabrication avancée et l’intelligence artificielle.

Dans le domaine de l’éducation et de la formation, le programme de travail prend des mesures décisives pour garantir que l’UE conserve ses compétences nucléaires grâce à deux importants projets d’éducation et de formation. Les jeunes talents sont essentiels pour que l’Europe conserve son leadership mondial dans le domaine de la fusion, de la sûreté nucléaire et de la gestion des déchets, et pour qu’elle atteigne le plus haut niveau de protection contre les rayonnements.

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Par Domenico Rossetti di Valdalbero et Karolína Janatková, Commission européenne, DG RTD, Direction Clean Planet, Unité Euratom Research*.

Photo I © Shutterstock I Le traité Euratom a été signé le 25 mars 1957.